En se rendant à l’abbaye de Saint-Benoît-du-Lac, dans les Cantons de l’Est, on se doutait bien qu’on gouterait à la beauté d’un lieu où tout – l’architecture, la liturgie, la nature – invite à la contemplation. Mais ce reportage a aussi été l’occasion de découvrir la grande dignité accordée au travail manuel dans la vie des moines, dont le quotidien est rythmé par la célèbre devise ora et labora et lega (prie, travaille et étudie).
Depuis plus de 50 ans, les moines de l’abbaye de Saint-Benoît-du-Lac s’adonnent à la fabrication du cidre mousseux selon la méthode champenoise de la double fermentation.
La paresse est l’ennemie de l’âme.
Saint Benoît
On n’imite pas les saints en répétant leurs gestes, mais en s’inspirant de leur esprit.
Saint Bernard de Clairvaux
Certes, le travail manuel chez les moines contribue à une élévation personnelle, mais saint Benoît compare aussi le travail à la liturgie qui, elle, est accomplie pour elle-même. C’est une façon soigneuse et attentive de traiter les choses.
Le monastère produit plus de 12 000 bouteilles de cidre par année. Selon la journée à laquelle la précieuse boisson a été embouteillée, chaque caisse porte le nom de la sainte ou du saint fêté au calendrier liturgique.
À l’abbaye de Saint-Benoît, les tâches sont soigneusement distribuées parmi les moines. À la boutique, située à même le monastère, certains d’entre eux s’occupent de faire déguster les divers produits qui y sont fabriqués et vendus aux visiteurs – très nombreux, peu importe la saison. Et c’est toujours dans la joie !
Si la quiétude monastique peut sembler relaxante pour les visiteurs et les quelques personnes qui profitent du service de l’hôtellerie de l’abbaye, pour les moines, tout cela représente, au quotidien, une quantité importante de travail. Qu’il s’agisse de travailler à la cidrerie, à la fromagerie, à l’atelier de reliure ou à l’entretien ménager du réfectoire, le travail est réellement au cœur de la vie monastique et fait partie des fondements mêmes de la Règle bénédictine.