Catherine Paquin est une entrepreneuse, une mère de famille, une sportive et, avant tout, une femme dont la vie repose sur Dieu. Si elle arrive à mener dans la joie la vie active qu’elle a, c’est grâce à sa foi qui ne la lâche pas et lui donne du courage. Ayant tout quitté du jour au lendemain pour le canot à glace, elle a fait de son métier un endroit où la foi et le sport sont dans le même bateau.
Je rencontre Catherine à Rame Québec, le centre d’entrainement qu’elle a mis sur pied à Sainte-Foy. Un peu à la course, je la vois arriver, le sourire jusqu’aux yeux et débordante de bonne humeur. Immédiatement, je sens une énergie singulière se dégager de cette femme. Un mélange de vivacité et de douceur. Une attitude forte et apaisante à la fois.
Au premier abord, je me fais un portrait général de ce petit (mais énergique !) bout de femme : pratique le canot à glace depuis 21 ans, y a rencontré son copain avec qui elle a eu six enfants, a travaillé un an et demi en droit des affaires dans un cabinet, tient Rame Québec depuis 2014, bref une vie bien remplie !
Réveiller la foi endormie
Catherine ayant grandi dans une famille catholique pratiquante, Dieu est présent dans sa vie depuis sa tendre enfance. À l’adolescence, elle prend de la distance avec la religion pour se concentrer sur le sport, qui occupe tout son temps. Bien que sa foi ne la quitte pas, Catherine met la pratique sur la glace et entame une période au cours de laquelle elle se cherche et se questionne sur le sens de la religion.
En 2006, elle déménage à Sainte-Foy et réintègre tranquillement la paroisse de son quartier. Elle retourne à la messe, mais de manière irrégulière par manque de temps. Jusqu’à ce qu’un jour un évènement vienne briser la glace et réchauffer l’ardeur de sa foi.
Ce tournant survient lorsque son frère, dont elle n’est pas particulièrement proche, lui dit qu’il doit lui parler. Il se confie alors à sa sœur comme jamais auparavant et s’excuse auprès d’elle pour plusieurs choses du passé. Profondément touchée et soudainement remplie d’amour, Catherine comprend pour la première fois le vrai sens du pardon.
« C’est comme quand quelqu’un vient te dire qu’il t’aime. […] Ça m’a vraiment beaucoup touchée et ça a ouvert des choses », me confie Catherine. Pour elle, ce moment d’intimité avec son frère est comme un momentum dans sa foi, qui ouvre grand son cœur.
Il l’invite à rencontrer un prêtre, ce qu’elle fait, et recommence à aller à la messe régulièrement. À ce moment-là, Catherine décide qu’elle veut un mode de vie différent de celui d’autrefois, qui se résumait à : « tu te lèves, tu manges, tu fais ça ».
Elle veut désormais laisser de la place à Dieu dans son canot, dans sa vie, au cœur de son quotidien.
L’Évangile en canot
« Le Christ, c’est ton cœur, c’est ce qui garde tout en vie, c’est un organe vital », commence par dire Catherine. Pour elle, la foi est un soutien, une source d’espérance qui lui permet de garder la tête haute dans les périodes creuses de la vie et d’entrevoir celles-ci d’une manière moins défaitiste. « C’est le défi de tous les jours, à travers nos propres problèmes, de réussir à rayonner sur les autres », continue-t-elle.
Pour la canotière, le message central de la religion est l’amour, et elle veut en être un exemple pour les gens qu’elle côtoie. Là est sa mission quotidienne en tant que chrétienne : « Mon métier, c’est de faire quelque chose en essayant d’être une personne qui adopte cette façon de vivre et de déteindre sur les gens », confie-t-elle.
Sans jamais verser dans le prosélytisme avec ses élèves de Rame Québec ou avec ses coéquipiers de canot, Catherine est toujours disposée à parler de sa foi avec eux. Elle ajoute que le crucifix et l’image du Christ qui arborent les murs de Rame Québec engendrent d’ailleurs des conversations fort intéressantes.
Catherine comprend rapidement qu’elle a une influence et qu’elle peut faire une différence par de simples petits gestes. Une coéquipière lui confiera même que c’est elle qui lui a appris à pardonner. Elle me raconte aussi, sourire en coin, que, dans son bateau, les sacres sont interdits et remplacés par des « Alléluia ! »
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Enfin, pour elle, aller à la messe est synonyme de repos. « C’est comme un reset », me dit-elle, qui lui est nécessaire pour repartir pour une nouvelle semaine. C’est un moment nourrissant et enrichissant qu’elle prend pour elle seule ou qu’elle partage avec ses enfants lorsqu’ils souhaitent venir avec elle.
À l’église comme en canot, Catherine sait qu’elle peut toujours entrer en discussion avec Dieu. Elle trouve en lui la force pour braver le froid, la glace, et surtout pour pratiquer ce sport extrême d’être une disciple du Christ, jusqu’à devenir un exemple d’amour pour les autres.
Cet article a été publié dans le magazine Le Verbe, mars 2020. Pour consulter la version numérique, cliquez ici. Pour vous abonner gratuitement, cliquez ici.