Au cours d’une vie, plusieurs désirs nous habitent et nous animent. Or, si certains de ces désirs s’accompagnent de lumière, d’autres cependant se révèlent moins reluisants. Constat difficile à accepter ? Possible. Mais il s’agit tout de même d’une éclatante vérité : la jalousie n’est pas toujours que l’affaire des autres.
Savourer ou dévorer la vie ? Tout dépend de l’attitude que nous adoptons face à nos peurs et à nos désirs. Et parmi les attitudes possibles, aussi tenaces que communes et difficiles à admettre, se trouvent la jalousie, l’envie, la convoitise.
Dans le dernier film de Nicolas Maury, Garçon chiffon, une jeune femme de l’Association des Jaloux Anonymes se demande : « Comment se fait-il que le monde ne tourne pas autour de moi ? » Et avec cette jeune femme, sœur Catherine Aubin, dominicaine, professeure de spiritualité et collaboratrice au Verbe, poursuit le questionnement :
« D’où vient cette posture intérieure qui revendique le droit d’être le préféré ? Pourquoi le frère, le collègue ou l’amie deviennent un jour rivaux et concurrents quand leurs qualités sont mises en avant ? La jalousie est originelle, et pas originale ; personne n’échappe à son emprise, un jour ou l’autre. Comment la regarder et la travailler afin de la traverser et d’entrer dans une relation fraternelle ? »
La jalousie n’est-elle pas la plus grande des résistances à se laisser aimer et à accepter ce que nous sommes dans notre unicité ?
Sœur Catherine Aubin, dans sa réflexion sur ce terrain délicat, nous invite à relire la Bible d’une manière nouvelle et rafraichissante. Avec Caïn et Abel, avec Joseph et ses frères et avec le fils ainé et son jeune frère, les Écritures nous informent sur la jalousie et ses conséquences entre nous et en nous-mêmes, car la jalousie s’impose dans le quotidien. Or, elle est souvent vécue comme une honte et un obstacle à l’amour et à la relation. La jalousie n’est-elle pas la plus grande des résistances à se laisser aimer et à accepter ce que nous sommes dans notre unicité ?
Comment la travailler ? Comment en faire un lieu de vérité, voire de fécondité ? La libération et la liberté passent-elles par son acceptation et sa reconnaissance ?
« Gouter ou dévorer la vie ? »
Les 10 et 11 septembre prochains, le Centre Culture et foi Le Montmartre accueillera la biennale des Assises de la spiritualité, autour du thème : « Gouter ou dévorer la vie ? La jalousie, l’envie et la convoitise ». Outre sœur Catherine Aubin, l’évènement donnera la parole à divers intervenants issus de milieux aussi variés que complémentaires.
En effet, puisque la question de la jalousie n’en est pas seulement une de défi théologique (Didier Caenepeel, théologien) et spirituel, on fera appel à la psychologie (Rachida Azdouz, professeure de psychologie à l’Université de Montréal), au droit (Louis-Philippe Lampron, professeur de droit à l’Université Laval), aux arts (la comédienne Sophie Faucher) et à la médecine (la docteure Christine Angelard).
Pour plus d’informations : https://assisesdelaspiritualite.com/