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©Gabriel Lapointe

Remonter (lentement) vers la lumière

En 1978, Colette Samson fonde la Maison Revivre. À l’époque, il existe très peu de ressources à Québec pour les sans-abris.

Provenant d’un milieu aisé de la Rive-Sud, aucunement destinée à travailler auprès des plus démunis, madame Samson leur consacrera pourtant les 13 années qui suivront la mort de son mari.

«C’est une grande croyante en Dieu, cette dame-là. C’est ce qui fait l’originalité de cette œuvre. Dans sa foi, dans sa prière, elle dit à Dieu: “Ça n’a pas de bon sens, la vie que je mène: jouer au bridge, prendre le thé, attendre que le temps passe. Il me semble que j’aurais d’autres choses à faire que ça dans la vie.”» Elle commence donc, avec un groupe de chrétiens du Montmartre canadien, à visiter les prisonniers à Orsainville.

Sa mission: venir en aide à ceux qui sont dans le besoin afin qu’ils puissent reprendre leur vie en main. Elle loue un petit logement non loin du défunt mail Saint-Roch. Rapidement, l’endroit devient trop exigu. Elle déménagera son œuvre deux fois pour aboutir, quelques années plus tard, au 261, rue Saint-Vallier Ouest, où la Maison Revivre continue, jour et nuit, à accueillir sans jugement tous ceux qui sont dans le besoin.

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©Gabriel Lapointe

Mohammed

Quand Gabriel et moi arrivons dans la salle à manger, Mohamed s’affaire déjà à monter minutieusement les couverts pour accueillir dignement ceux qui passeront à la table de la Maison.

Dans la cuisine, tout en essuyant les derniers ustensiles qui sortent du lave-vaisselle, Mohammed et Robert travaillent en chantant. Lorsque je leur demande s’ils ont regardé le match de hockey hier soir, la discussion dérive rapidement et devient un débat Canadien-Nordiques. On s’obstine, on rigole, puis on se prend fraternellement par les épaules.

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©Gabriel Lapointe

Providence

Tous les services offerts ici sont gratuits.

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©Gabriel Lapointe
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©Gabriel Lapointe

La Maison Revivre, depuis sa fondation, n’a jamais reçu un seul sou de l’État. Bien sûr, la porte est grande ouverte aux différents intervenants payés par le gouvernement (médecins, psychologues, travailleurs sociaux, etc.). Cette façon de faire – peu orthodoxe dans le milieu communautaire et, avouons-le, un peu casse-gueule financièrement parlant – lui permet de gouter à deux choses: la liberté et la Providence.

N’ayant aucune subvention, la Maison Revivre a les coudées franches pour choisir ses orientations et pour aider les gens de la manière qu’elle souhaite, sans devoir se conformer à certaines contraintes ministérielles.

L’organisme dépend entièrement des dons. Au dire de Martin Payeur, ils n’ont «jamais manqué de quoi que ce soit» en près de 40 ans d’existence.

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©Gabriel Lapointe

Robert

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©Gabriel Lapointe

Comme tous les bénévoles de la Maison, Robert a d’abord été de ceux qui viennent y chercher un peu d’aide. Aujourd’hui, lors de notre visite, Robert nous a coachés dans le service aux tables. «Thé? Café?»

Ils sont des dizaines à passer par ici, tous les jours. Des jeunes vingtenaires, des personnes âgées, des hommes et des femmes. Après le bénédicité, une soixantaine de personnes prennent place pour le diner, servi aux tables, gratuitement.

Aussi, on trouve une trentaine de lits à l’étage. Des hommes y sont accueillis, souvent pour quelques mois.

Le principe qui fait l’originalité de la Maison Revivre, c’est «redonner au suivant». Plusieurs bénéficiaires deviennent donc bénévoles. De sorte que, à l’exception du directeur, de son adjointe et du gardien de nuit, cette œuvre ne compte aucun employé

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©Gabriel Lapointe

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Pour souvenir la Maison Revivre:

maisonrevivre.weebly.com

maison.revivre@gmail.com

418-523-4343

Antoine Malenfant

Animateur de l’émission On n’est pas du monde et directeur des contenus, Antoine Malenfant est au Verbe médias depuis 2013. Diplômé en sociologie et en langues modernes, il carbure aux rencontres fortuites, aux affrontements idéologiques et aux récits bien ficelés.