Il est manifeste que la dernière année a été particulièrement difficile pour tout le monde. La pandémie nous a tous touchés à divers niveaux. Il y a ceux qui ont perdu des proches, ceux qui ont été malades, ceux qui ont développé de l’anxiété à cause du contexte, ceux qui ont perdu leurs emplois ou leurs commerces. Sans compter tous les deuils des petits plaisirs que nous avons vécus : sorties au restaurant, cinéma, spectacles, anniversaires manqués, etc.
Bref, nos habitudes de vies ont été complètement bouleversées depuis le mois de mars dernier. Et il faut être lucide, même avec l’optimisme prudent que suscite la découverte récente de vaccins potentiels, le retour à la normalité semble encore bien loin. Que nous reste-t-il, sinon l’espérance de temps meilleurs à venir ?
Selon les récits de la Nativité, le contexte de la naissance du Christ était loin d’être idéal. Déjà, l’histoire a pour trame de fond un contexte politique tendu, puisqu’elle se situe dans un pays, Israël, qui était occupé militairement par une puissance étrangère.
C’est précisément cette espérance qui rend le Noël de cette année particulièrement important.
Après les moments difficiles des derniers mois, le moral de plusieurs est particulièrement écorché, ce qui renforce le besoin de souligner Noël. Cette trêve de malheurs, le temps d’une nuit, est plus que jamais nécessaire. Car c’est bien là le sens profond de Noël, une espérance pour l’humanité, une lumière qui nait dans la noirceur de la nuit.
Une naissance difficile
Rappelons que, selon les récits de la Nativité, le contexte de la naissance du Christ était loin d’être idéal. Déjà, l’histoire a pour trame de fond un contexte politique tendu, puisqu’elle se situe dans un pays, Israël, qui était occupé militairement par une puissance étrangère.
Les Évangiles, autant que les textes apocryphes, mentionnent le chemin parcouru par Joseph et Marie pour aller vers Bethléem à l’occasion du recensement, l’arrivée tardive, l’impossibilité de se loger, etc.
Il est raisonnable de penser que, dans les faits, les deux parents étaient très anxieux, stressés par le contexte général. Ils devaient être épuisés par le chemin parcouru, craintifs, sur les nerfs à force d’être ballotés d’un endroit à l’autre, vivant une extrême précarité et dans l’inconnu le plus total face au lendemain. Ça ne vous rappelle pas un peu nos vies depuis quelques mois ?
Le récit nous mentionne qu’ils finissent néanmoins par trouver un abri de fortune, entre un bœuf et un âne, pour que l’Enfant vienne au monde. Ils y reçoivent même la visite de quelques bergers et de leurs moutons. Tout ce petit monde rassemblé dans des conditions loin de l’idéal (évidemment à deux mètres de distance) autour de l’espérance suscitée par la fragilité d’un enfant naissant.
La relation nécessaire
C’est justement parce que le contexte actuel nous affecte tous qu’il est plus important que jamais de souligner Noël cette année.
La distance nous pèse tous ; les rencontres virtuelles et le téléphone ne remplaceront jamais une discussion les yeux dans les yeux. Le contexte est éminemment éprouvant pour les liens amicaux et familiaux. C’est bien là ce qui est le plus difficile à supporter depuis les derniers mois : l’isolement presque complet. C’est d’autant plus vrai pour les personnes qui, comme moi, vivent seules.
Combler ses besoins de base, manger, boire, dormir, en étant complètement coupé du monde, ce n’est que survie physiologique. C’est dans la relation avec l’autre que l’on s’épanouit, que l’on vit.
Malheureusement, il ne sera pas possible de se rassembler pour Noël cette année. Mais le sens de la fête, l’espérance, doit demeurer, et ce, même s’il est impossible d’être avec ceux que l’on aime pour le célébrer.
La vie spirituelle, service essentiel
Les gens de toutes les religions vivent la même situation en cette année abracadabrante qui remue jusqu’à des traditions millénaires.
Les hindous n’ont pas été en mesure de fêter habituellement Diwali, le festival des lumières, en novembre dernier. Plus récemment, les juifs célébraient Hanouka, soulignant la résilience et la résistance de tout un peuple dont les membres sont à distance les uns des autres. Il faut dire que le message de cette fête est particulièrement porteur en ce mois de décembre 2020.
Même pour l’athée le plus fervent, l’espoir est essentiel, car il est indissociable du bienêtre psychologique de l’être humain.
Il en est ainsi puisque toutes ces célébrations, Noël, Diwali, Hanouka, relèvent de l’idée d’espérance dans les ténèbres. Pour le croyant, l’espérance passe par un ensemble de rituels et de traditions religieuses relié à une réalité transcendante.
Avoir une vie spirituelle est en quelque sorte un service essentiel indépendamment de toutes confessions ! Même pour l’athée le plus fervent, l’espoir est essentiel, car il est indissociable du bienêtre psychologique de l’être humain.
Par conséquent, il faut donc, dans la mesure du possible, maintenir nos traditions, afin que la flamme de l’espérance continue de luire dans la nuit. Comme le disait le grand compositeur juif Gustav Mahler : « La tradition n’est pas le culte des cendres, mais la préservation du feu. »
Joyeux Noël à tous !