Photo: Chris Benson (unsplash.com).
Photo: Chris Benson (unsplash.com).

Rencontre divine chez les Pinkston

Atteint de la paralysie cérébrale, Arouna ne parle pas et est limité dans ses mouvements. À quelques jours de Noël, je suis dans le salon des Pinkston qui me racontent comment leur chemin a croisé divinement celui de ce frêle garçon originaire du Burkina Faso.

Robert Pinkston est un homme de Dieu avec une mission particulière : celle de prendre soin des enfants vivant une situation de handicap. Mais il préfère les appeler « des enfants aux besoins spéciaux ».

Dans certains pays, ces jeunes garçons et filles n’ont pas le droit de recevoir de soins ni d’éducation ! C’est ainsi que Robert et sa femme Sharon, déjà parents de quatre enfants, ont adopté en 2014 Arouna, et lui ont donné un avenir plein d’espérance.

Comment un enfant du Burkina Faso a-t-il bien pu arriver dans cette famille chrétienne vivant à Cap-Rouge ?

L’étincelle a d’abord jailli en Haïti, en 2010, après le séisme ayant grandement ravagé le pays.

« On est partis pour y travailler dans un orphelinat. Ma femme a remarqué que les enfants avec des besoins spéciaux étaient laissés-pour-compte. Ça a provoqué une vague de compassion chez ma femme, qui a décidé de les prendre dans ses bras, de jouer et de se promener avec eux.

« Un peu plus tard, on a voulu alors adopter un enfant africain, mais des documents se sont égarés à cause du tremblement de terre qui a eu lieu à Port-au-Prince cette année-là. Ça a compliqué les choses. On a cherché ailleurs, et Dieu nous a dirigés vers Arouna », raconte Robert. 

Abandonné dans la brousse

L’entrée dans ce monde pour Arouna n’a pas été des plus faciles. Abandonné par sa jeune mère, le garçon a été laissé dans la brousse africaine en vue de l’exposer à une mort certaine. Mais quelques jours plus tard, l’enfant était toujours vivant !

Frappé de stupeur, un oncle de la famille qui était venu pour l’enterrer… l’a plutôt amené vers l’orphelinat.

Le destin d’Arouna a fait volteface à l’orphelinat, où une adoption bénie l’attendait. C’était le plan de Dieu.

Si donc, méchants comme vous l’êtes, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, à combien plus forte raison votre Père qui est dans les cieux donnera-t-il de bonnes choses à ceux qui les lui demandent.

Mt 7, 11

Courageux devant l’Éternel, les Pinkston ne se sont pas arrêtés aux 32 000 $ US à amasser pour revenir avec Arouna au Canada.

« Dieu a pourvu de manière miraculeuse à nos besoins ! On devait amasser 2 000 $ par mois. Et en juin il y a quelques années, après des activités de financement, on avait seulement 1 400 $. Je ne savais plus quoi faire.

« Un soir, à une pratique de soccer, j’ai croisé le père d’un ancien joueur que j’avais coaché. Son comptable lui avait dit que sa compagnie devait donner à une cause. Il m’a donné une enveloppe. Le soir, en rentrant chez moi, j’ai ouvert finalement l’enveloppe, dans laquelle il y avait 6 billets de 100 $ », raconte Robert.

Pour Benjamin

Encouragés par cette première expérience réussie, Robert et Sharon – bien qu’ils soient déjà dans la cinquantaine – ont été inspirés d’adopter de nouveau un enfant aux besoins spéciaux.

« On a confiance que Dieu va pourvoir ; on s’appuie sur tout ce qu’Il a fait avant. Mais on sait aussi qu’on va vieillir. Il nous reste peut-être 30 ans devant nous. On franchira le pont lorsqu’on sera rendu à la rivière», exprime Robert.

« Si Dieu nous a appelés à ça, il va donner de la grâce, de la force », renchérit Sharon. 

Courtoisie: Robert et Sharon Pinkston.

« On va adopter Benjamin qui vit dans un pays de l’Europe de l’Est, où souvent les enfants handicapés ne reçoivent ni de soins ni d’éducation », déplore Sharon. Le garçon de 6 ans est atteint de spinabifida. Pour l’adopter, le couple de missionnaires doit amasser 32 000 $. Déjà, près de 16 000 $ ont été récoltés.

Les Pinkston font non seulement tout ce qui est en leur pouvoir pour recueillir les fonds nécessaires à l’adoption de Benjamin, mais ils ont aussi créé en 2017 la Fondation Run for Roo, visant à soutenir les autres familles en processus d’adoption d’enfants aux besoins spéciaux.

Un Noël parfumé de grâce

Cette année, à Noël, les Pinkston vont rester à la maison avec leur plus jeune fille, leurs deux filles installées aux États-Unis (leur fils est retenu aux États-Unis), et les proches.

Outre les mets traditionnels qui garniront la table, les Pinkston et leurs proches vont lire ensemble l’histoire de Noël et rendre grâce pour tout ce que Dieu a fait jusqu’à maintenant. Et prendre soin des uns et des autres, du petit Arouna et de Benjamin, qui sera peut-être leur cadeau de Noël pour 2019.


Pour aller plus loin :

Pour soutenir l’adoption de Benjamin dans la famille Pinkston, visitez la page Facebook du couple.

Pour faire un don aux familles voulant adopter un enfant aux besoins spéciaux, visitez le site de la Run for Roo Foundation.


Véronique Demers

Véronique Demers est passionnée d'écriture depuis sa tendre enfance. Elle a exercé la carrière de journaliste pendant plus de 10 ans. Elle s'intéresse en particulier au développement personnel, au mieux-être, à la spiritualité, à la technologie et au monde du travail.