Le film Fatima raconte la vie de Lucia, Jacinta et Francisco. Même si la Vierge leur apparait, le récit n’est pas si rose ; ils rencontrent l’incrédulité des différentes autorités, qui les persécutent. Si le film n’a rien d’une prouesse dans la forme, il a le mérite de questionner les spectateurs sur leur rapport à plus grand qu’eux.
Dans les films les plus clichés, on retrouve habituellement bien au haut de la liste les films de superhéros et les vies de saints.
En effet, qui n’a pas été étourdi par la mièvrerie sirupeuse de l’histoire de saint François d’Assise, François et le chemin du soleil, où sainte Claire devient la sœur Lune… ?
Un peu cliché
Lorsqu’on m’a suggéré de visionner Fatima, j’avoue que les préjugés ont rapidement pris le dessus sur ma curiosité de cinéphile : je voyais déjà les décors de campagne européenne, les jeunes enfants un peu illuminés, la Sainte Vierge qui leur parlerait d’une voix doucereuse, les troupes de croyants s’affairer, les personnes handicapées se faire trainer dans l’espoir d’un miracle, etc.
Pour être honnête, si j’avais dressé cette liste préalablement, j’aurais pu cocher toutes les cases au fur et à mesure de mon écoute de ce film sorti plus tôt cette année.
La force de témoigner
La réalisation ne m’a pas surprise ou impressionnée, certes. Cependant, je dois accorder à Fatima ce qui lui revient, parce qu’il s’agit là, somme toute, d’un bon film.
On y dresse l’histoire, par le moyen de retours dans le temps, de Lucia, Jacinta et Francisco qui assistent à l’apparition de la Vierge. Mais le récit n’est pas si rose : les enfants sont incompris, voire persécutés par le régime étatique en place, par le clergé et même par leurs familles.
C’est leur foi et leur désir de faire comme le leur a dit la « Dame » qui leur permettra de se tenir debout et d’être des témoins.
Prière de commande ou tentative de relation ?
Ce qui est d’après moi le plus intéressant dans ce film, c’est la place de la prière.
La Vierge invite les enfants à prier, toujours, pour les âmes perdues, pour la paix dans le monde, pour le pardon des péchés, etc. On peut regarder cela et se dire que c’est anodin, que ça va de soi.
Mais cet apriori est balancé par une scène où une vieille dame se révolte devant Lucia parce que son fils vient de mourir à la guerre, même si elle avait prié la Vierge.
C’est un peu le même constat lorsqu’on regarde tous les malades et les paralysés qui se présentent au lieu de l’apparition dans l’espoir d’une guérison ; certains seront guéris, d’autres pas. Est-ce que la Vierge n’écoute que ceux-ci et pas ceux-là ?
Au-delà des clichés presque inévitables du style, le film Fatima pousse le spectateur à réfléchir à son rapport à la prière, à sa manière d’entrer en contact avec Dieu et, surtout, aux réelles intentions qui animent son cœur.
Pourquoi prie-t-on ? Quels sont le sens et le but de notre prière ? Est-ce que je ne passe qu’une commande ou suis-je en train d’établir une relation profonde avec Dieu ?
Bien qu’il s’agisse d’un film qui s’adresse principalement à un public croyant, Fatima fait du bien à l’âme et nous invite à repenser notre façon de nous adresser à notre Père et à notre Mère.