100 ans
Photo: Sanctuaire Notre-Dame-de-Fatima, Portugal (Wikimedia- CC)

Le 4e secret de Fatima !

Fatima a 100 ans aujourd’hui. 100 ans exactement que la Vierge Marie est apparue pour la première fois aux trois petits pastoureaux. 100 ans qui ne sont pas de trop pour assimiler le message à contrecourant qui leur a été confié.

Pour célébrer, Le Verbe a publié un dossier spécial dans son dernier numéro. Mais pour fêter aujourd’hui (car nous ne fêtons jamais assez), faisons mémoire du message central de la Vierge.

Dans son explication théologique du troisième secret, le cardinal Joseph Ratzinger nous l’explique : « La parole-clé est un triple cri : « Pénitence, Pénitence, Pénitence ! » Il nous revient à l’esprit le début de l’Évangile : « Faites pénitence et croyez à l’Évangile. » (Mc 1,15). Comprendre les signes des temps signifie comprendre l’urgence de la pénitence – de la conversion – et de la foi. »

Une urgence… hélas, sans longue file d’attente!

Nombreux sont ceux qui voudraient d’un christianisme sans croix.

La pénitence, il faut le dire, n’est pas à la mode. Nombreux sont les théologiens qui voudraient d’un christianisme sans croix, accusant de dolorisme tout ce qui dépasse une juste mesure naturaliste. Mais les paroles des prophètes et de Jésus, les enseignements constants de l’Église et les exemples héroïques des saints nous ont toujours rappelé que « le progrès spirituel implique l’ascèse et la mortification qui conduisent graduellement à vivre dans la paix et la joie des béatitudes ». (CEC #2015)

Prendre sa croix

Si la pénitence faite avec discernement et amour peut réparer pour nos propres fautes, elle peut aussi expier les péchés de nos sœurs et frères. Avec saint Paul nous devrions tous pouvoir dire : « Ce qui reste à souffrir des épreuves du Christ dans ma propre chair, je l’accomplis pour son corps qui est l’Église. » (Col 1,24)

Photo: la foule regardant le miracle du soleil, Fatima, Portugal (Wikimedia -CC)
Photo: la foule regardant le miracle du soleil, Fatima, Portugal (Wikimedia -CC)

Mais voilà que ce simple mot de pénitence nous apeure, nous écrase, nous décourage.

C’est à ce moment qu’il faut dévoiler le plus grand secret de Fatima…

À Fatima, Marie révéla aux petits enfants de surtout accepter comme pénitence les souffrances de la vie. C’est là un point capital sur lequel sœur Lucie reviendra souvent : « Notre Seigneur veut pour mortification l’accomplissement simple et honnête des tâches quotidiennes et l’acceptation des peines et des soucis; et Il désire que l’on fasse connaitre clairement cette voie aux âmes, car beaucoup, prenant le mot de pénitence dans le sens de « grandes austérités », et ne s’en sentant ni les forces ni la générosité, se découragent et tombent dans une vie d’indifférence et de péché. »

Merveilleux écho à l’Église qui enseigne que « prendre sa croix, chaque jour, et suivre Jésus est le chemin le plus sûr de la pénitence ». (CEC #1435)

Des figues pour le salut

Après les apparitions, Lucie, Jacinta et Francisco devinrent très zélés à prendre part aux souffrances du Christ pour le salut de toute l’humanité. Un jour, par exemple, on leur offre des figues succulentes en collation. Jacinta assise à côté du panier de fruits s’en délecte déjà à la seule pensée de les manger. Elle prend une figue, mais rapidement elle la dépose et dit : « Nous n’avons encore fait aucun sacrifice aujourd’hui pour les pécheurs. Faisons celui-ci. »

Très petits sacrifices certes, mais qui demandent une foi héroïque s’ils sont multipliés quotidiennement!

La petitesse est si humble et si belle qu’elle attire l’amour.

En ce grand jour, décidons-nous fermement à devenir des héros de la petitesse du quotidien! Car la petitesse est si humble et si belle qu’elle attire l’amour. C’est le secret de la Vierge pour devenir un jour de grands saints. Une sainteté soudainement si accessible, par des petits sacrifices et de tout petits mots d’amour… jour après jour!

« Celui qui se fera petit comme cet enfant, celui-là est le plus grand dans le Royaume des Cieux. » (Mt 18,4)

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Il y a 100 ans, Fatima fut un parfait antidote au communisme grandissant. Aujourd’hui, Fatima demeure un remède au néolibéralisme envahissant. 100 années de renversement : la conversion contre la révolution; la prière contre l’activisme; la pénitence contre l’hédonisme, l’enfance contre l’arrogance.

« À la fin, mon Cœur Immaculé triomphera ! »

 

Simon Lessard

Simon aime engager le dialogue avec les chercheurs de sens. Diplômé en philosophie et théologie, il puise dans les trésors de la culture occidentale, combinant neuf et ancien pour interpréter les signes des temps. Il est responsable des partenariats au Verbe médias.