Que le tout-Canada s’intéresse soudainement
au baseball a quelque chose d’attendrissant.
Tu me diras : « j’suis ça depuis longtemps,
moi, le baseball ». Je te croirai. Même quand tu mens.
Car confessons-le, ce n’est pas un péché,
nous suivons le baseball-en-général
comme nous suivons le baseball-en-particulier.
La saison est une métaphore de la partie :
Pas possible d’être assidu, ni de rester assis.
Pour la partie, on se lève pour quérir une broue,
puis on revient à sa place pour constater
qu’on a manqué le seul coup sûr de la soirée.
Pour la saison, on allume la tivi
quand la seule équipe du pays
nous donne plus d’émotions
qu’en deux mois d’élections.
Sinon, on regarde les nouvelles,
ou Guy A.
Ou Le Banquier à TVA.
Donc, quand vous me dites que vous êtes
« un fan des Blue Jays pure race »,
je hoche de la tête
et je souris un peu, dans le coin de ma face.
Ceci dit, un fait apparemment anodin
a retenu mon attention.
Est-ce un clin d’œil divin?
Ironie du sort ou cléricale conspiration?
Les sauveurs de la « nation »
hier soir s’appelaient
Bautista et Encarnación.