Force majeure

Dans ces moments dramatiques, on dirait que Dieu distribue des grâces spéciales.

À l’hôpital cette semaine pour une transfusion à notre bébé, j’en ai profité pour prendre le pouls d’une situation sans précédent. (N’ayez crainte, j’ai bien frotté mes mains avec une dose règlementaire de solution hydroalcoolique.)

Malgré toute cette histoire virale, je voyais l’infirmière commencer ses heures supplémentaires avec le sourire. Bien sûr, elle aura droit à sa prime. Toutefois, en la voyant soigner les patients, je vous garantis que ce n’est pas le fric qui la motive.

D’abord, reconnaissance infinie à tous ceux qui vont perdre une heure de leur précieux temps à se saigner pour les fœtus, les accidentés et les vieillards. Ensuite, toute ma gratitude au personnel médical qui se donne particulièrement ces jours-ci.

Les donneurs de sang et les donneurs de temps ont ceci en commun qu’ils rendent présent chaque jour le mystère de la croix. Par leur sacrifice, le monde reçoit la vie.

Les grâces d’une vie redécouverte

Depuis quelques semaines, des chrétiens découvrent que leur vie de croyants ne peut ni ne doit se réduire à aller se pointer à la messe dominicale, des Italiens confinés chantent en chœur des hymnes patriotiques sur leurs balcons et des familles réapprennent à vivre lentement, ensemble.

Ça prenait bien une pandémie pour (re) découvrir les joies du tricot, de la lecture et de la prière au foyer

Ça prenait bien une pandémie pour (re) découvrir les joies du tricot, de la lecture et de la prière au foyer…

Une pandémie révélatrice

L’année 2020 sonnera vraisemblablement le glas de la mondialisation heureuse, caractéristique de notre début de siècle. La planète ne sera peut-être plus jamais ce beau grand village.

D’ailleurs, nous voyons depuis quelques semaines la réapparition des frontières dans la vie politique. Nous assistons aussi à une démonstration phénoménale de l’efficacité de l’appareil étatique en situation de crise. Le bien commun, que l’on croyait relégué aux oubliettes, devient soudainement une réalité assez tangible.

Aussi, comme toute bonne crise qui se respecte, elle sert de révélateur. Elle montre au grand jour le leadeurship assumé de certains responsables, tant civils que religieux. Prions pour eux sans cesse.


Antoine Malenfant

Animateur de l’émission On n’est pas du monde et directeur des contenus, Antoine Malenfant est au Verbe médias depuis 2013. Diplômé en sociologie et en langues modernes, il carbure aux rencontres fortuites, aux affrontements idéologiques et aux récits bien ficelés.