La crise climatique suscite des réactions étonnantes et discutables. Mais entre la panique juvénile et la stérilité volontaire, n’y aurait-il pas une autre attitude plus sensée et efficace? Le pape émérite Benoît XVI, lui, n’est pas à court de propositions originales.
Comme tout le monde le sait, Greta Thunberg a récemment participé au sommet de l’ONU sur le climat. L’ado écoactiviste, à l’origine des grèves scolaires climatiques, a déclaré aux participants : « Vous avez volé mes rêves et mon enfance avec vos paroles creuses ».
De notre côté de la frontière, une jeune canadienne de 18 ans a lancé une pétition intitulée #NoFutureNoChildren. Elle affirme ainsi vouloir s’abstenir de fonder une famille par crainte pour l’avenir. Des milliers de personnes à travers le monde se sont unis à sa cause.
La crise climatique suscite des réactions ma foi plutôt étonnantes et discutables. Mais entre la panique juvénile et la stérilité volontaire, n’y aurait-il pas une autre attitude plus sensée et efficace ?
Le pape émérite Benoît XVI, lui, n’est pas à court de propositions originales. Déjà en 2008, à Cologne, il invitait les jeunes du monde entier à l’adoration pour répondre à l’urgence de notre monde en décomposition.
Oui, oui, vous avez bien compris : l’adoration pour contrer l’Armageddon !
« L’adoration, est comme une fission nucléaire portée au plus intime de l’être, inaugurant une chaîne de transformations qui, peu à peu, changeront le monde jusqu’à ce que Dieu soit tout en tous. »
Benoit XVI
Boom !
Une fission nucléaire spirituelle pour sauver un monde en crise existentielle.
Un pape viré sua tête !
Et comme si ce n’était pas assez subversif, Benoit XVI rajoute encore :
« Cet acte central de transformation est le seul en mesure de renouveler vraiment le monde. »
Greta peut retourner à l’école, ses grèves auront moins d’impact que les chapelets de sa grand-mère. Non mais franchement! Le vieux pape à la retraite aurait-il été victime d’un coup de chaleur ?
Folie antiscientifique, déresponsabilisation spiritualiste ou déconnexion de la réalité ? Attention. Ne condamnons pas trop vite. Car derrière cette idée plutôt saugrenue, se cache peut-être le remède miracle tant attendu.
Restauration de toute la création
Mgr Dominique Rey, évêque de Fréjus Toulon, fait lui aussi écho à cette solution transcendantale à la crise environnementale.
Dans son manifeste pour une conversion écologique, il écrit :
« Parmi toutes les attitudes écologiques, la plus urgente est sûrement celle de l’adoration. »
Euuu… je veux bien monseigneur, mais pourquoi ?
Parce qu’adorer c’est « revenir à Dieu, vivre de manière radicale en relation avec lui, le mettre à la première place. C’est du coup commencer ce travail de restauration de toute la création. »
Restaurer c’est remettre chaque chose à sa place : Dieu en premier, l’homme en second, les animaux, les plantes et les roches à la suite.
Greta gagnerait surement elle aussi à adorer pour retrouver le sens des priorités.
L’antidote aux achats compulsifs
Adorer, c’est s’arrêter pour contempler la bonté et la beauté du Créateur. C’est mettre un frein au tourbillon du monde qui ne sait plus goûter les joies gratuites de la vie.
Adorer, c’est se reconnaitre créature devant son Créateur. C’est accepter que nous ne soyons pas les maîtres du monde.
Adorer, c’est aussi grandir en gratitude. Si on apprenait à dire plus souvent merci à la création on se sentirait peut-être un peu moins en droit de l’exploiter.
Voilà le secret pour faire croitre en nous la contemplation, l’humilité et la gratitude.
Quel meilleur antidote à l’activisme, l’orgueil, l’ingratitude ?
Après tout, l’exploitation illimitée de la nature n’est que la répétition du péché originel. Égoïsme et avidité qui conduisent au consumériste hédoniste.
L’homme est certes fait pour l’infini. Il n’en a jamais assez, sa soif de bonheur est insatiable. Mais si la quête de l’infini spirituelle le construit, la poursuite de l’infini matérielle le détruit.
Il n’y a donc pas dix mille solutions.
Ou bien… ou bien… comme dirait l’autre.
Ou bien l’adoration du Créateur infini… ou bien la consommation de la création finie…
Défiguré ou transfiguré
Là où Dieu est oublié, nié, attaqué, la création est défigurée.
Une culture de déchet, une société de convoitise et un désert spirituel et matériel s’installent. On n’a qu’à penser à ce que les grandes guerres, le communisme et le capitalisme ont fait à nos forêts, nos rivières et notre atmosphère. Tchernobyl est probablement l’exemple le plus frappant de ce qu’une société athée, sans respect pour la vérité et le Créateur, a réussi à accomplir en matière de destruction de la création.
Mais là où Dieu est recherché, prié, adoré, servi, la création en est comme transfigurée.
L’adoration de Dieu et la contemplation de sa création ont une réelle influence sur l’environnement. Regardez les monastères, où la création a pu prospérer, où sont nées et continuent de naître des oasis de paix et de communion entre les hommes, et avec la nature, présage du paradis.
* * *
Finalement, notre bon vieux pape est peut-être le plus réaliste quand il dit :
« Avant toute activité et toute transformation du monde, il doit y avoir l’adoration. Elle seule nous rend véritablement libres ; elle seule nous donne les critères pour notre action. »
Une action durable… durable plus que vous ne l’imaginez.
Vous aimez ce que vous avez lu ? Abonnez-vous à notre magazine ou soutenez Le Verbe. Toujours 100 % gratuit. Toujours 100 % financé par vos dons.