Marguerite Bourgeoys est née le 17 avril 1620 à Troyes, en France. Sixième d’une famille de douze, elle est dotée d’une nature enjouée et un brin frivole. La Vierge la saisit néanmoins à l’âge de 20 ans où, lors d’une procession, sa statue la bouleverse si intimement qu’elle ne s’en trouve plus jamais la même.
Première marque de ce changement: elle intègre la portion externe de la Congrégation Notre-Dame de Troyes. Treize ans plus tard, son célibat et sa vocation incertaine lui servent enfin. De passage à Troyes, Maisonneuve, qui refuse de prendre avec lui des religieuses, car la situation en Nouvelle-France est trop instable, accepte d’emmener Marguerite comme missionnaire laïque.
À 33 ans, après avoir combattu la peste sur le navire et converti équipage et passagers du même coup, elle pose le pied à Québec le 22 septembre 1653.
Avec quelques compagnes venues aussi de France, elle accueille les Filles du roi à leur arrivée. Les célibataires se rendaient donc chez elle pour rencontrer leur potentielle épouse et passer au crible de la maitresse de maison. Marguerite Bourgeoys a ainsi tenu la première agence matrimoniale du continent!
Femme de caractère, mais surtout femme de cœur, elle n’a jamais oublié ses premières amours: la Vierge et l’éducation des jeunes filles. Elle a reçu ses premières pupilles comme Marie a accueilli Jésus: dans une étable. Maisonneuve manquait d’espace pour l’école!
Une fondation n’attendant pas l’autre, les règles de la Congrégation de Notre-Dame (l’une des premières communautés de femmes non cloitrées) sont enfin établies en 1698.
Pionnière jusqu’à sa canonisation en 1982, elle est la première sainte donnée par l’Église au Canada.