dictionnaire sacres
Illustration: Émilie Dubern/Le Verbe

Petit dictionnaire des sacres au Québec

Majoritairement liés au rituel de la messe catholique, les sacres québécois sont souvent utilisés par des personnes qui en ignorent la véritable signification. Afin d’enrichir notre vocabulaire, voici un glossaire sur l’origine et le sens véritable de ces mots sacrés.

Sacrement

Du latin sacramentum (serment) dérivé de sacro (voué à une divinité) et signifiant en droit romain un gage d’argent comme garantie de sa bonne foi dans un procès. En religion, le terme renvoie à un rituel ou signe qui sert l’union entre l’homme et Dieu. Pour les catholiques, la messe est aussi appelée le Très Saint Sacrement parce qu’elle est le sacrement par excellence, «source et sommet de toute la vie chrétienne» (Lumen gentium 11), qui contient dans l’hostie consacrée la présence réelle du Christ.

Baptême

Du grec baptizein (plonger), le sacrement de baptême consiste à être plongé dans les eaux de la mort du Christ pour en ressortir lavé de tout péché et ressuscité avec lui. Les baptisés deviennent des «temples de l’Esprit Saint» et peuvent dès lors recevoir la communion au corps du Christ à chaque messe.

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Sacrifice

Du latin sacrificium, composé de sacer (sacré, faire un traité) et facio (faire, placer). Sacrifier, c’est faire du sacré. Un sacrifice est l’action par laquelle on renonce volontairement à une chose pour l’offrir à une divinité afin de lui rendre hommage. Les catholiques appellent la messe le Saint Sacrifice, car elle rend présent l’unique sacrifice du Christ qui s’est offert par amour sur la Croix. «Ceci est mon corps, donné pour vous» (Lc 22,19).

Calvaire

Du latin calvaria (crâne), le Calvaire, aussi appelé Golgotha (rouler) en araméen, est une colline de forme dénudée située à l’extérieur de Jérusalem où Jésus a été crucifié et aussi, selon une tradition hébraïque, où Adam aurait été enterré. Au sens figuré, un calvaire est une tâche ou une épreuve particulièrement pénible. Les catholiques nomment aussi Calvaire toute représentation de la crucifixion de Jésus, souvent accompagné des deux larrons à sa gauche et à sa droite.

Christ

Du grec christos (oint) et de l’hébreu mashia’h (messie). Dans l’Antiquité, on avait coutume de frictionner d’huile parfumée des personnes pour les consacrer à une mission spéciale, souvent divine. À la messe, l’hostie consacrée contient le corps du Christ, mystérieusement mais réellement présent.

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Hostie

Du latin hostia qui désigne une victime animale sacrifiée pour être offerte en expiation à la divinité. Le mot est apparenté au sanscrit ghas (manger) et au letton gōste (festin). Les hosties sont à la messe les pains consacrés en corps du Christ, signe et présence réelle de l’offrande parfaite du Christ en victime pour le rachat des péchés.

Ciboire

Du grec kibôrion qui désigne la gousse du nénufar égyptien qui, grâce à sa forme, servait jadis de coupe. Dans les liturgies chrétiennes, le ciboire est un vase muni d’un couvercle où sont conservées les hosties consacrées destinées à la communion des fidèles.

Calice

Du latin calix (vase à boire), issu de la racine indo-européenne kel signifiant «tourner», comme on tournait la glaise pour en faire des pots. Lors d’une messe, le calice est une coupe précieuse dans laquelle le vin est consacré en sang du Christ.

Tabernacle

Du latin tabernaculum (tente) faisant référence au sanctuaire portatif des Hébreux au désert qui abritait l’arche d’alliance. Dans une église, le tabernacle désigne une petite boite ou armoire fermée à clé où sont conservées les hosties consacrées dans un ciboire. Le tabernacle est une habitation provisoire de Dieu, jusqu’à la construction du temple de Jérusalem pour les juifs et jusqu’à la communion pour les catholiques, qui considèrent le corps humain comme l’ultime temple de la présence de Dieu. «Ne le savez-vous pas? Votre corps est un sanctuaire de l’Esprit Saint.» (1 Co 6,19).

Simon Lessard

Simon aime entrer en dialogue avec les chercheurs de vérité et tirer de la culture occidentale du neuf et de l’ancien afin d’interpréter les signes de notre temps. Responsable des partenariats pour le Verbe médias, il est diplômé en philosophie et théologie.