Le Verbe medias
Lancement de notre campagne majeure à Montréal. Photo: Émilie Dubern/Le Verbe

Comment Le Verbe change des vies

Magazine, radio, vidéos et réseaux sociaux: tous les moyens sont bons pour relier la foi et la culture. Mais quelles répercussions ont toutes ces communications? Chaque année, Le Verbe médias présente un rapport annuel qui illustre en chiffres, en mots et en tableaux son rayonnement. Mais notre curiosité nous a conduits à vouloir en savoir plus. Nous sommes donc allés à la rencontre de nos abonnés pour découvrir notre impact concret dans leurs vies. Récits de lecteurs et d’auditeurs pour qui Le Verbe médias est un trait d’union entre le Christ et le monde d’aujourd’hui.

Aider à guérir

À la pharmacie

En période d’épuisement professionnel, Caroline se rend à sa pharmacie pour récupérer sa dose de Cipralex. Ce jour-là, à la différence des autres fois, elle remarque le magazine Le Verbe et sa couverture tape-à-l’œil dans le présentoir. Sans qu’elle le sache encore, cette heureuse trouvaille allait accompagner son processus de guérison.

«C’était le cadeau dont j’avais besoin à l’époque, c’est tombé à point. J’avais la foi, mais elle était endormie. Le numéro sur la santé mentale m’a beaucoup aidée. Avec Le Verbe médias, je peux enfin m’identifier à quelque chose de ma catégorie culturelle, avec le message de ma foi, sans un ton édulcoré.»

Grâce à l’émission de radio On n’est pas du monde (ONPDM), qui agrémente ses promenades aux abords du mont Saint-Hilaire et une démarche intérieure soutenue, Caroline s’est remise sur pied. Aujourd’hui, la mère de famille de 45 ans a retrouvé un travail et fréquente la paroisse de son coin.

En prison

Dans l’établissement de détention Leclerc de Montréal, on ne lit pas seulement le Journal de Montréal. Mariannick, agente de pastorale, propose la lecture du Verbe lors de sa tournée des cellules. Les détenues le trouvent aussi sur une table de la chapelle aux côtés d’objets religieux et de prières. Les femmes qui s’y recueillent peuvent repartir avec un exemplaire.

Mariannick a découvert le magazine dans un présentoir à l’église où elle allait. «C’est moi qui ai fait la demande pour qu’il soit distribué ici. On manquait d’offres de lecture rigoureuse. Vos articles sont vraiment pertinents et profonds. Ça répond aux besoins des personnes incarcérées et entre en résonance avec leur foi. Vous parlez aussi de la réalité des femmes. Les femmes ici à la prison pourront s’y reconnaitre.»

Carine, une détenue, nous en témoigne à l’écrit depuis sa cellule: «J’ai reçu votre magazine par l’agente de pastoralequand j’avais le moral à zéro. En [le] lisant, cela m’a remonté le moral. Je suis moi aussi une artiste, j’écris des poèmes. J’ai adoré la mise en pages et les témoignages que vous avez publiés. Vous m’avez aidée à retrouver mon inspiration, que j’avais perdue.»

Illustration: Marie-Pier LaRose/Le Verbe

Redonner le sens du sacré

En faisant la vaisselle

De sa douce voix, Carmen me raconte que la lecture d’un article peut l’habiter toute la journée. Dans sa résidence à Québec, tandis qu’elle fait la vaisselle, une parole qu’elle a lue lui revient, une idée la porte.

«Ah! l’article sur Saint-Denys Garneau… son poème est devenu ma prière. Quand le service de la photocopieuse va reprendre ici, je vais l’imprimer pour le faire connaitre, car c’est d’une profondeur, d’une vérité inimaginable. Vraiment, il y a de l’amour plein le magazine!»

À l’époque, la pratique religieuse de la jeune Carmen s’est envolée dans le vent de la Révolution tranquille. La venue de Jean-Paul II à Québec lui a redonné le sens du sacré. Femme de culture, elle a toujours alimenté sa foi depuis. Une religieuse du Nouveau-Brunswick l’a abonnée un jour gratuitement au magazine. «Je ne m’en passerais plus», me confie la quadragénaire remplie d’une gratitude sincère.

Bercer son bébé pour l’endormir pendant que son plus vieux s’érafle une jambe en tombant: un vécu qui remonte à sa mémoire pour parler de l’Église. «C’est ce que l’Église est censée faire: aller au secours de l’autre. Dieu ne néglige pas le réel. Le Verbe médias m’incite à le faire.»

Carmen a décidé d’abonner elle aussi une amie non croyante. Elle l’a invitée à en discuter, autour d’une bonne tisane.

Raviver sa foi

Entre la maison et la garderie

Mère de neuf enfants, Mildred fait la navette régulièrement. Avec sa marmaille sur la banquette arrière, la radio leur tient bonne compagnie. Fidèle auditrice de Radio Galilée, elle est tombée un jour sur ONPDM, qu’elle écoute maintenant toutes les semaines.

Une émission qu’elle a captée au «bon moment», alors qu’on y parlait de dignité humaine et d’une maison de soins palliatifs. «Il y avait une façon d’en parler qui n’était pas moralisatrice, mais simple, douce et dans l’espérance», me raconte-t-elle. «Ça m’a donné de la joie de savoir qu’un endroit comme celui-là existait et que je n’étais pas seule à croire en la vie, en la résurrection. Tout ce que j’entends à l’émission me fait du bien.»

Quand son plus grand manque l’autobus, elle en profite pour l’écouter avec lui en le reconduisant. «C’est une forme d’évangélisation qui me permet, oui, de m’instruire, mais aussi… que les enfants entendent…», me lance en chuchotant la maman qui rit de bon cœur. «Parce que parler de la foi, ça ne marche pas toujours avec papa, maman! L’émission amène un autre ton.»

Entre le Québec et l’Ontario

Olivier, 36 ans, est un pilote d’avion. Il a quitté le Québec en 2014 pour s’établir en Ontario. Il compare la lecture du magazine et l’écoute d’ONPDM aux escales qu’il découvre lors de ses vols. «Quand je raconte avoir vu un endroit magnifique, les gens ont envie d’y aller. Si tu veux aller ailleurs et découvrir du bon, du beau, du vrai, ça prend une personne qui est capable de t’en parler, de t’y emmener. Le Verbe médias m’apporte cet aspect exploratoire.»

Olivier considérait pourtant les émissions de nature religieuse comme ennuyeuses. «Ma mère écoutait beaucoup Radio Ville-Marie. À l’époque, je pensais que c’était une affaire de vieux et je n’y portais pas trop d’intérêt. Mais ONPDM est une émission jeune et dynamique, a des idées à partager et ne parle pas seulement de liturgie.»

Le jeune pilote a été élevé au Québec par une mère pieuse. Il avait rompu avec son héritage culturel catholique, mais il a retrouvé la foi après un temps de crise. «On appelle ça en anglais une reversion», me fait-il remarquer. La théologie du corps et certaines icônes du monde anglophone comme Scott Hahn ou des youtubeurs américains ont ravivé sa foi.

Le Verbe médias est pour lui un trait d’union entre ces deux cultures. «L’invasion anglophone est réelle au Québec, donc je trouve ça intéressant d’encourager l’Église du Québec. Aux États-Unis, il y a de plus gros budgets, plus de contenus. Le Verbe médias, c’est comme le Word on Fire du Québec» conclut-il enthousiaste, en se référant à Bishop Barron. «2021 est arrivé dans l’Église du Québec!»

Transmettre l’amour de Dieu

De bouche à oreille

Évêque à la retraite du diocèse de Saint-Jean–Longueuil, Mgr Gendron, 78 ans, a maintenant le temps de parcourir nos pages d’un bout à l’autre. Il apprécie particulièrement les entrevues avec les «personnalités un peu spéciales» parues dans les derniers magazines. Elles lui offrent un regard différent du sien sur la foi et la vie spirituelle.

«Il y avait dans ma communauté un vieux chanoine, se rappelle-t-il. Une de ses grandes questions était: “Est-ce que ces gens-là aiment le bon Dieu?” À un moment donné, il est sorti et a croisé un groupe de hippies. Il leur a demandé s’ils aimaient le bon Dieu. Il est revenu avec une joie profonde: oui, ils aiment le bon Dieu!»

Tout comme son confrère, Mgr Gendron prête attention à la soif spirituelle des personnes qu’il rencontre. Sans hésitation, depuis des années, il interpelle des paroissiens pour leur remettre un formulaire d’abonnement au magazine en leur lançant: «L’abonnement est gratuit!» C’est une de ses manières de faire «aimer le bon Dieu».

L’abbé Alain Vaillancourt est curé de la basilique Marie-Reine-du-Monde à Montréal. Il partage quant à lui des extraits d’articles lors d’homélies, diffusées à travers le Canada sur la chaine Sel et Lumière. «Les gens sont très contents, ils aiment ça. Ça change des homélies où l’on dit toujours la même chose (rires). Malheureusement, tout ce qu’on trouve sur l’Église catholique, c’est toujours du négatif. Vous, vous êtes un média qui en dit de belles choses.»

En communauté

Francis Bégin, jeune prêtre de paroisse, a troqué son abonnement personnel pour abonner la paroisse au complet. D’abord nommé à Jésus-Lumière-du-monde, puis à Saint-Jean-Marie-Vianney, à Montréal, il a fait cette expérience: «En une célébration, on distribue tous les exemplaires qu’on a. Les paroissiens les prennent en entrant.» Pour M. Bégin, dans ce magazine à l’air cool et fidèle au magistère, «il y a du bon stock».

Sœur Liliane, supérieure générale des Sœurs de Saint-François d’Assise par intérim, lit le magazine de la première à la dernière page. «Votre magazine donne des éléments solides de réflexion sur des sujets actuels. Ça garde en éveil ma pensée chrétienne et spirituelle.» Après l’avoir lu «intégralement», la religieuse le dépose sur un banc à sa résidence de Beauport, où vivent 450 personnes. À tout coup, il disparait rapidement, entre de bonnes mains. «Tout le monde dévore ça chez nous. Ça fait du bien à du monde certainement!» Pour la sœur de 83 ans qui a œuvré auprès des jeunes en 60 ans de vie consacrée, on devine combien la transmission lui est chère.

Réunir des croyants

En famille

Dès l’adolescence, Marie-Jeanne se comptait parmi les lecteurs fidèles de nos magazines. Elle m’évoque ce souvenir qui la fait bien rire: «J’avais dit à une amie à l’époque: “Ah! quand je serai grande, mon rêve serait d’écrire dans Le Verbe!”»

À 23 ans, son idéal de jeunesse est accompli. La nouvelle recrue peut se targuer de collaborer «à un beau projet dynamique qui montre que l’Église est vivante en faisant circuler cette vie-là comme de la sève».

Émilie Théôret vit à Montréal et collabore au Verbe depuis trois ans. Docteure en littérature, elle s’intéresse aux perles méconnues de l’histoire littéraire du Québec. Dans sa menue cohorte de classe d’une dizaine d’étudiants, elle se lie d’amitié avec un autre chrétien. «J’étais heureuse de rencontrer quelqu’un qui a la foi chrétienne comme moi. À l’université, c’est assez rare. Je trouvais ça spécial, je voyais ça comme un signe de Dieu.»

Grâce à ce nouveau collègue collaborateur au Verbe, ce sont de nouvelles portes qui s’ouvrent à elle. «Quand je pense au Verbe, je pense à une famille, à mes frères dans le Christ. L’équipe de rédaction sait que je suis protestante évangélique, mais ça ne nous empêche pas de prier ensemble à la radio. On a le même Dieu, le même sauveur. C’est un endroit où je me sens libre d’exprimer mon point de vue, parfois différent du courant dominant dans les médias.»

Renouer avec la spiritualité

Jusqu’en classe

Claudia enseigne les sciences des religions au niveau collégial et universitaire à Québec. Son intérêt initial pour l’Inde et l’hindouisme l’a amenée à considérer l’importance de comprendre le phénomène religieux plus largement. «La religion est une partie intégrante de l’histoire humaine et des sociétés. Les expressions du religieux sont partout. Même pour comprendre l’environnement physique et immédiat, il faut retourner à la religion.»

C’est d’ailleurs ce qu’elle apprécie du Verbe: des sujets, souvent d’actualité, abordés d’un point de vue spirituel et religieux. «Vous jetez un éclairage sur l’œuvre d’artistes, de scientifiques ou de personnages historiques à travers leur cheminement humain et spirituel. Ça sort des sentiers battus, on ne retrouve pas beaucoup de magazines qui font ça, à ma connaissance.»

En plus de l’aspect spirituel, Claudia est rejointe par l’aspect humain et universel des témoignages «sentis et humbles». «Il y a des gens qui parlent de leur épreuve même dans les pans les plus sombres de leur vie, ils osent s’ouvrir, avec générosité. Toute personne, croyante ou non, peut s’identifier à ça, à travers des thèmes variés: la solitude, l’amour, la famille, etc. Ça parle de la vie, des gens, de la réalité et du quotidien aussi.»

Claudia a fait lire récemment un de nos articles – «Joyce, la lumière d’un peuple» – à sa trentaine d’étudiants au cégep. Résultat: des échanges animés autour des spiritualités chrétienne et autochtone, des thèmes qui tombent généralement dans l’angle mort des médias conventionnels.

***

Créateur de liens humains et divins, Le Verbe médias contribue à reconnecter la culture contemporaine avec la foi chrétienne. Ces quelques histoires personnelles révèlent qu’une annonce de la Parole incarnée dans la société actuelle peut encore engendrer la foi, l’espérance et surtout «l’amour qui est le lien le plus parfait» (Col 3,14) dans un monde en quête de sens et d’absolu. 

«Ce que nous avons vu et entendu, nous vous l’annonçons à vous aussi, pour que, vous aussi, vous soyez en communion avec nous. […] Et nous écrivons cela afin que notre joie soit parfaite!» (1 Jn 1,3-4).

Sarah-Christine Bourihane

Sarah-Christine Bourihane figure parmi les plus anciennes collaboratrices du Verbe médias ! Elle est formée en théologie, en philosophie et en journalisme. En 2024, elle remporte le prix international Père-Jacques-Hamel pour son travail en faveur de la paix et du dialogue.