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Photo: Le Verbe

La résilience : mode d’emploi pour survivre dans ce monde de fou !

Paul Donders, le fondateur d’xpand originaire des Pays-Bas, était au Canada dernièrement et en a profité pour donner une conférence grand public sur la résilience. Plus de 100 personnes l’ont écouté religieusement à l’église Saint-Thomas d’Aquin de Québec. Et dans cette atmosphère de fin du monde on comprend pourquoi.

L’art subtil de s’en foutre

La résilience est un principe psychologique en vogue.

Le livre le plus vendu sur Amazon cette année est le provoquant L’Art subtil de s’en foutre de Marc Manson que vous avez peut-être aperçu avec sa couverture orange dans les kiosques d’aéroport… mais que vous n’avez pas osé acheter.

Se changer dans ce monde de fou

La résilience a définitivement la cote et on comprend pourquoi quand on s’arrête un instant sur le monde de fou dans lequel nous vivons !

La vie c’est tough… au cas où vous ne l’auriez pas encore remarqué.

Notre monde est ambigu, complexe et imprévisible. Tout change à une vitesse folle. Le burnout est la maladie du siècle.

Ce n’est toutefois pas une raison de sombrer dans la peur apocalyptique. La peur n’est pas une très bonne conseillère de toute façon.

Mais si on ne peut pas changer ce monde, on peut néanmoins se changer dans ce monde.

Les « shocks » de la vie

La résilience, comme l’explique le psychiatre Stephen Marmer dans un excellent petit vidéo, est l’habilité à rebondir face aux déceptions, échecs et souffrances inévitables de la vie.

Le mot « résilience » nous vient d’ailleurs de la métallurgie. Il signifie la capacité pour un métal à réagir à une pression pour retrouver sa forme d’origine. Or, de la pression on en subit tous !

La résilience c’est les « shocks » de la vie. Sans ces amortisseurs, on passe son temps blessé et irrité. On doit choisir : ou bien le ressentiment ou bien la résilience.

Sagesse chrétienne

Mais la résilience n’est pas une invention des coaches de vie ni des psychologues modernes. Avant Paul Donders, un autre Paul, de Tarse lui, avait assez bien compris le principe.

Nous mettons notre fierté dans la détresse elle-même, puisque la détresse, nous le savons, produit la persévérance ; la persévérance produit la vertu éprouvée ; la vertu éprouvée produit l’espérance ; et l’espérance ne déçoit pas, puisque l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné. (Rm 5,3-5)

J’accepte de grand cœur pour le Christ les faiblesses, les insultes, les contraintes, les persécutions et les situations angoissantes. Car, lorsque je suis faible, c’est alors que je suis fort. (2Cor 12,10)

Tout concours au bien de celui qui aime Dieu. (Rm 8,28)

Plus proche de nous, plusieurs autres saints en ont fait le cœur de leur spiritualité : Thérèse de Lisieux, Charles de Foucauld, Padre Pio, etc.

Les 7 compétences de la survie

Mais comment développer cette super compétence qui fera de nous des chrétiens capables d’embrasser la croix ?

En s’entretenant avec des survivants de l’holocauste, le sociologue médical Aaron Antonovsky, fondateur de la salutogenèse, cette science qui étudie les causes de la santé plus que des maladies, a découvert 7 facteurs qui favorisent la survie et l’adaptation.

Elles sont les 7 attitudes de la résilience.

  1. Avoir un passé réconcilié

Ne pas avoir honte de son passé est la base de la résilience. Il faut connaitre son histoire, la comprendre, l’accepter, pardonner ceux qui nous ont blessé (en commençant par nous-même !) et à la fin l’assumer.

  1. Être un optimiste réaliste

L’espoir est le moteur le plus puissant ! Si Dieu a confiance en moi alors je peux aussi avoir confiance en moi. Pour y arriver : sport, musique et gratitude sont les meilleurs exercices.

  1. Résoudre des problèmes

C’est l’attitude inverse de la victimisation ! On doit développer notre pensée stratégique et s’entrainer en jouant aux échecs par exemple. Une stratégie c’est une liste de priorité qui nous permet de dire non et de ne pas nous disperser ni s’épuiser.

  1. Travailler avec ses talents

On en a tous au moins 10 ! Les exercer booste notre confiance, notre énergie et notre force. Idéalement, au travail nous devrions utiliser 25% du temps nos talents naturels. Sinon, pensez sérieusement à changer de job !

  1. Avoir une discipline de vie

Je sais, c’est votre point faible à vous aussi ! La discipline c’est savoir quand arrêter et quand commencer. C’est persévérer. C’est vivre selon notre raison et non nos passions. Et notre rigueur doit porter avant tout sur l’essentiel : dormir, manger, bouger et prendre des vacances.

  1. Agir avec sens et passion

Aller au golf et voyager ne donne pas beaucoup de sens à la vie. Voilà pourquoi tant de retraités expérimentent une baisse de résilience. Un truc : mettre sur papier trois missions dans son travail et 3 autres dans sa vie personnelle. Ensuite, les transposer en 5 projets au travail et 5 projets dans la vie. Écrire nos objectifs aide à les concrétiser et à ne pas trop en dévier.

  1. Miser sur nos relations

Le bonheur, a révélé la plus longue étude de l’histoire sur le sujet, est intimement lié à la qualité de nos relations ! Un signe c’est que notre malheur lui vient le plus souvent de nos conflits interpersonnels. Nous avons tous besoin de mentors, de modèles, d’amis, de collègues et d’une famille sur qui on peut compter. Prioriser notre vie relationnelle est donc une urgence.

Heureux êtes-vous, si vous le faites

Reste plus qu’à passer de la théorie à la pratique. Comme disait un autre grand maitre de la résilience : Mettez la Parole en pratique, ne vous contentez pas de l’écouter : ce serait vous faire illusion. (Jc 1,22)

Bref, la résilience c’est le secret pour sortir de la logique du burnout et retrouver le feu sacré. C’est passer de l’xpiration d’une vie épuisée à l’xpansion d’une vie enflammée !


Pour approfondir la résilience, on peut trouver sur Amazon un e-book en français avec tout le contenu (et plus) de la conférence de Paul Donders.


Simon Lessard

Simon aime entrer en dialogue avec les chercheurs de vérité et tirer de la culture occidentale du neuf et de l’ancien afin d’interpréter les signes de notre temps. Responsable des partenariats pour le Verbe médias, il est diplômé en philosophie et théologie.