After Death

After Death : des preuves de la vie après la mort?

Un texte de Pierre-Luc Simard

Il y a quelques années, je me suis brièvement intéressé à un sujet plutôt étrange : les expériences de mort imminente (EMI). Déjà, le nom capte l’attention, ça m’a intrigué.

Après avoir été déclarés « cliniquement morts » (plus de battements cardiaques, de circulation sanguine ou d’activité cérébrale détectée par l’électroencéphalogramme), des gens ont témoigné être restés conscients. Et ce qu’ils ont vécu est surprenant.

Ils rapportent notamment s’être dissociés de leur corps, avoir assisté aux tentatives de réanimation ou à leur opération, et même avoir rencontré des entités spirituelles, des membres décédés de leur famille, des anges et, souvent, un être qu’ils reconnaissent comme Dieu lui-même.

À l’époque, après quelques recherches, mon esprit sceptique m’a condamné : «T’es pas sérieux ? T’intéresser à ce genre de sottises ? Rien que des histoires à dormir debout, du wishful thinking ! Ça doit être des hallucinations, voilà.» Et j’ai passé mon chemin.

Mais je suis revenu sur mes traces il y a quelques mois, quand Angel Studios, diffuseur de la série The Chosen, a lancé un documentaire intitulé After Death. Et j’étais de nouveau plongé dans les EMI, à cette différence que, cette fois, j’apprenais, à ma grande surprise, que des centaines de recherches scientifiques sérieuses couvraient le sujet.

After Death soulève la question suivante : «Les EMI prouvent-elles l’existence d’une vie après la mort ?» Et il suggère fortement que oui.

D’un côté, de nombreuses personnes, appelées « expérienceurs », témoignent de leur EMI et de l’impact radical que celle-ci a eu sur leur vie et leur vision des choses. De l’autre côté, des médecins et des spécialistes font état des recherches actuelles sur ce phénomène, qui est étudié depuis environ 50 ans dans plusieurs universités à travers le monde. L’ensemble s’accompagne d’images renversantes.

Les faits à expliquer

Les EMI comportent plusieurs faits difficiles, voire impossibles, à expliquer si notre « âme » se réduit entièrement au cerveau et à sa matière, si elle n’a pas de dimension immatérielle se poursuivant au-delà de la mort.

Par exemple, comment expliquer que des personnes complètement aveugles de naissance soient capables, lors de leur EMI, de voir pour la première fois, et ce, d’une vision parfaite ? Comment la mémoire et l’imagination produiraient-elles des informations sensorielles qu’elles n’ont jamais reçues, qui décriraient le milieu ambiant ?

Encore, les expérienceurs assurent que la vie présente leur parait illusoire, irréelle, tandis que ce qu’ils ont vécu lors de leur EMI leur est infiniment plus réel. À la fin d’un rêve ou d’une hallucination, c’est l’inverse qui se produit. Comment le cerveau pourrait-il produire pareille expérience s’il n’est pas capable de le faire lors de notre sommeil ou même sous l’effet d’une drogue ? Je concède que ce n’est pas l’argument le plus convaincant du monde, mais ça dit quand même quelque chose sur une éventuelle vie « en plénitude » de l’autre côté.

Quoi qu’il en soit, l’argument le plus intéressant reste celui-ci : les expérienceurs accèdent à des informations qu’ils ne seraient absolument pas en mesure de connaitre s’ils n’étaient pas réellement séparés de leur corps et toujours conscients, capables d’entendre, de voir et de se déplacer. À lui seul, cet argument disqualifie les hypothèses matérialistes ou physicalistes avancées pour expliquer les EMI (hallucinations, narcotiques, anoxie, etc.).

Expériences rapportées

Des personnes témoignent en effet qu’elles se sont dissociées de leur corps et qu’elles ont assisté à leur opération, qu’elles décrivent dans les moindres détails à leur retour. Elles rapportent aussi les discussions exactes du personnel médical, jusqu’aux imprévus, et exposent même les particularités propres à leur cas et impossibles à «deviner».

Certains expérienceurs décrivent quant à eux les outils chirurgicaux les plus particuliers utilisés durant leur opération ; outils que ni vous ni moi n’avons jamais vus, pas même dans les films.

D’autres rapportent avec exactitude les discussions que les membres de leur famille ont tenues dans la salle d’attente durant leur opération, parfois à des étages différents. L’un en particulier s’est rendu dans la salle d’opération à côté de la sienne pour assister à l’amputation de la jambe d’un autre patient. À son retour, il a décrit l’opération et précisé l’endroit où la jambe a été déposée.

Il faut reconnaitre qu’il se produit quelque chose d’étrange
et de difficile à expliquer.

Saviez-vous que les ambulances américaines portent un numéro sur leur toit ? Un expérienceur l’a découvert alors que, cliniquement mort, il s’est dissocié de son corps lors d’une tentative de réanimation subie dans l’ambulance qui l’amenait à l’hôpital. Il a mémorisé le numéro et, à son retour, il l’a partagé à un témoin. Après vérification, c’était bel et bien le numéro de l’ambulance qui l’avait transporté.

Dans la même situation, du haut de la salle d’opération, une autre personne observe un numéro de série collé sur le dessus d’un appareil médical, visible seulement en hauteur. Elle mémorise le numéro et, à son retour, elle le partage à l’infirmière, qui découvre ensuite que la machine ayant servi lors de l’opération affiche précisément ce numéro. Similairement, un autre expérienceur aperçoit une pièce de monnaie à quinze pieds de hauteur, sur le dessus des armoires d’une salle d’opération. À son retour, un concierge y monte et découvre la pièce.

Et des histoires comme celles-là, il y en a des tonnes.

Toujours perplexe ? C’est normal. Les premières fois qu’on entend ce genre de témoignages, on demeure sceptique : «n’a-t-il pas vu autrement le numéro de l’ambulance ?», «n’a-t-il pas vu les outils juste avant de tomber dans le coma ?», etc. Mais devant la multiplication des cas d’étude et les réponses apportées par le personnel médical et les chercheurs qui ont d’abord eu ces mêmes objections, il faut reconnaitre qu’il se produit quelque chose d’étrange et de difficile à expliquer.

Que cela nous dit-il de plus sur la vie ?

Le documentaire n’en reste pas là. Il va beaucoup plus loin, jusqu’à l’Origine, avance-t-il, de ces expériences fascinantes : Dieu.

Car les témoignages présentés, argumentent les auteurs, suggèrent qu’une forme de conscience s’est réellement séparée du corps, qu’elle a continué d’expérimenter la réalité, et que cette expérience n’était pas une simple invention du cerveau. Or des milliers d’expérienceurs, partout à travers le monde, qu’ils soient athées, chrétiens, bouddhistes, musulmans, indous, etc., décriraient essentiellement la même chose : ils ont rencontré un être supérieur, une entité spirituelle qu’ils qualifient comme un «être de lumière et d’amour» et qu’ils nomment spontanément «Dieu». Tous les expérienceurs qui l’ont rencontré affirment s’être sentis aimés infiniment et avoir éprouvé une joie et une paix incomparables.

Mais là-dessus, mes mots ne sauraient rendre justice à l’intensité des témoignages : il faut regarder le film pour en être saisi. Ou, du moins, visionner la bande-annonce.

Être objectif

After Death interpelle tout le monde. En effet, on y aborde l’une des questions les plus fondamentales de la vie humaine : «Y a-t-il une vie après la mort ?». Et on présente des faits vérifiables en faveur du oui. On ne peut pas faire comme si de rien n’était.

Certes, les auteurs du film sont ouvertement chrétiens, et certains pourraient reprocher que leur croyance teinte leur interprétation de la dimension surnaturelle de l’EMI. C’est possible.

Mais, insistent-ils, l’opposant indéfectible des EMI, l’athée, doit lui aussi remplir son devoir d’objectivité. Devant tant de faits vérifiables, attestés par une multitude de chercheurs, il ne peut pas tout rejeter sans discernement.

Bien entendu, l’opposant a un droit de réplique. Mais s’il veut rejeter légitimement la conclusion du film, il doit le faire comme la science : elle avance en proposant différentes hypothèses pour expliquer au mieux les faits observés. Alors il doit ici confronter objectivement les faits pour suggérer une meilleure hypothèse.

Notes de l’auteur
Pour les exemples cités dans le texte, je ne me suis pas limité à ceux du documentaire, mais j’ai aussi tiré profit de recherches théoriques:
– John C. Hagan, III, The Science of Near-Death Experiences, Columbia, University of Missouri Press, 2017.
– Robert J. Spitzer, Evidence of a Transcendant Soul, Magis Center, 2016.
– Sam Parnia et al., « AWARE—Awareness during Resuscitation—A Prospective Study », dans Journal of Resuscitation, 6 octobre 2014.
– Janice Holden, « More Things in Heaven and Earth: A Response to “Near-Death Experiences with Hallucinatory Features” », dans Journal of Near-Death Studies, vol. 26, no 1, automne 2007, pp. 33-42.
– Kenneth Ring, Evelyn Elsaesser Valarino, Lessons from the Light – What we can learn from the near-death experience, New York, Insight Books, 2006.
– Raymond A. Moody, The Light Beyond, New York, Bantam Books, 1989.
– Michael B. Sabom, Recollections of Death: A Medical Investigation, New York, Harper & Row, 1982.

Collaboration spéciale

Il arrive parfois que nous ayons la grâce d'obtenir un texte d'un auteur qui ne collabore habituellement pas à notre magazine ou à notre site Internet. Il faut donc en profiter, pendant que ça passe!