Mystery Man - Corps
Photo : Cathédrale de Salamanque

Mystery Man ou le Suaire de Turin 3D

Grâce au travail d’une équipe d’artistes et de scientifiques, le Suaire de Turin, grande pièce de lin sur laquelle on peut distinguer en négatif le corps ensanglanté et mortifié d’un crucifié, que plusieurs considèrent être celui du Christ, possède maintenant une réplique en 3D – The Mystery Man. Elle a récemment été exposée à la cathédrale de Salamanque, en Espagne.

Longue de 5 pieds et 9 pouces, la statue, composée de latex et de silicone, pèse 165 livres. Elle représente un homme en position couchée, la tête et le buste relevés. Ses mains trouées sont croisées sur le devant de son corps. Ses jambes sont arquées, tandis que ses pieds, posés sur leur talon, forment deux angles différents.

Il arbore les blessures et les lacérations décrites dans les évangiles (celles de la couronne d’épines et des coups de fouet qui se terminent par de mini altères en métal, les marques de la crucifixion et celles de la croix sur les épaules, le nez cassé, etc.). Ses cheveux ainsi que les poils de sa barbe sont humains.

Mystery Man - Blessures
© Cathédrale de Salamanque

250 blessures

Cette statue fait partie d’une exposition dont le thème est la passion de Jésus Christ. Dans une entrevue accordée à l’organe de presse du Vatican, le curateur de l’exposition, Alvaro Blanco, explique que les artistes ont tenté de «créer une figure aussi réelle que possible par rapport à ce qui est représenté sur le Suaire de Turin». Il souligne également que tous les détails apparaissant sur cette relique ont été reproduits. Ainsi, les visiteurs pourront apercevoir 250 blessures sur le corps du supplicié.

Le résultat, saisissant, ressemble aux crucifix sanguinolents autrefois exposés aux yeux des fidèles. Aujourd’hui en désuétude, ils sont le reflet d’une époque révolue.

La spectaculaire statue est le point culminant de l’exposition qui comprend cinq salles, pour une superficie totale de 600 pieds carrés.  Chacune s’arrête sur un instant de la passion du Christ et présente ainsi l’histoire du Suaire de Turin et des représentations du visage de Jésus à travers les époques. Les visiteurs peuvent voir, entre autres, un hologramme de la sépulture du Christ, et des documentaires sont également projetés dans plusieurs des salles.

Cette exposition est le fruit d’un long travail d’enquête échelonné sur quinze années. Ces enquêtes ont été réalisées avec l’aide de scientifiques et d’experts en médecine légale.

Selon l’agence de presse du Vatican, Mgr José Luis Retana, évêque de Salamanque, a déclaré:

«La vérité est que se tenir devant ce qui est une représentation exacte de ce que Jésus a souffert laisse une forte impression. […] Le mystère s’est fait chair pour mourir pour nous, puis ressusciter. Je crois que l’exposition peut favoriser la foi des croyants et susciter la foi des non-croyants.»

La cathédrale de Salamanque est l’hôte de cette exposition jusqu’en mars 2023. Une tournée mondiale sera ensuite entreprise et les organisateurs prévoient qu’elle s’arrêtera notamment à Lisbonne pour la Journée mondiale de la Jeunesse de 2023.

Yves Casgrain

Yves est un missionnaire dans l’âme, spécialiste de renom des sectes et de leurs effets. Journaliste depuis plus de vingt-cinq ans, il aime entrer en dialogue avec les athées, les indifférents et ceux qui adhèrent à une foi différente de la sienne.