Le dévouement des jeunes prêtres tibétains est un signe d’espérance dans les paroisses où ils exercent leur ministère. Le père Jean (devant le père Nicolas Buttet sur la photo de la page 35), ayant fait son séminaire en France, parle très bien français. Il a accompagné le groupe de pèlerins dans les villages de sa paroisse, ce qui a d’ailleurs été d’un grand secours dans cette région de la Chine où les habitants ne parlent pas du tout l’anglais et encore moins le français.

REPORTAGE

Une messe au Tibet

par Raphaël de Champlain

2 octobre 2017

Chaque année, le père Nicolas Buttet (modérateur de la Fraternité Eucharistein, en Suisse) organise un pèlerinage en Chine. En aout dernier, le groupe d’une quinzaine de jeunes qui l’accompagnait comptait deux Québécois: notre collaborateur à l’émission On n’est pas du monde, Stéphane Morin-Ouellet, et moi-même.

Le périple de vingt-cinq jours dans les montagnes à la frontière de la province de Yunnan et du Tibet a permis de rejoindre plusieurs petites communautés catholiques isolées, de rencontrer les paysans et d’y célébrer l’eucharistie avec eux.

[NDLR: Ce reportage est extrait du numéro d’automne 2017 de la revue Le Verbe. La version numérique de ce numéro est disponible gratuitement ici. Pour vous abonner ou pour nous soutenir, cliquez ici.]

Le col du Choula (à droite), à la frontière sino-tibétaine.

Dans la spiritualité des Tibétains, chacun des drapeaux (au sol, près du mulet) incarne une prière qui s’adresse aux esprits afin d’obtenir des faveurs ou d’apaiser leur colère. On les retrouve en quantité impressionnante dès qu’on se rend sur un site sacré du bouddhisme.

Une jeune femme et son fils dans l’un des villages chrétiens visités par le père Buttet.

©Raphaël de Champlain

Point culminant de la première étape du pèlerinage, cette messe en mémoire du bienheureux Maurice Tornay a lieu à l’endroit même de son assassinat, en 1949. Le souvenir de ce martyr est encore bien vivant dans les communautés catholiques de cette région, à la frontière entre le Yunnan et la région autonome du Tibet. Lorsqu’il était curé de l’église de Yerkalo, Maurice Tornay a su porter bien haut le message du Christ afin qu’aujourd’hui encore la foi puisse subsister dans cette région difficilement accessible.

©Raphaël de Champlain

Cette petite église d’apparence modeste brille par la ferveur des catholiques tibétains. Lorsqu’ils chantent en chœur, les paroissiens font vite oublier à leurs invités européens et québécois la grandeur de leurs cathédrales. ©Raphaël de Champlain

Des paysans tibétains avec leurs enfants rejoignent les pèlerins pour participer à la messe.

Lee, un jeune homme chinois de 24 ans, a rejoint le pèlerinage à mi-parcours, dans la vallée du Mékong. Alors qu’il n’avait jamais été en contact avec l’Église catholique ni la foi chrétienne, il a vécu une conversion après s’être laissé convaincre d’assister aux messes qui ponctuaient les journées lors du voyage. Si bien qu’il a entamé les démarches pour se faire baptiser à peine quelques jours après le départ du groupe de pèlerins.

C’est dans les petites communautés de la vallée de la Salouen que les coutumes ancestrales semblent être demeurées le plus intactes.

Les vêtements traditionnels que portent les habitants contrastent avec la culture urbaine chinoise qui, à bien des égards, s’occidentalise de plus en plus. D’ailleurs, il n’est pas rare de rencontrer dans ces régions des touristes chinois qui partagent la curiosité des étrangers.

©Raphaël de Champlain

©Raphaël de Champlain

Parmi les moments les plus intimes partagés avec les Tibétains, il y a les messes en montagne. Lors des expéditions à pied qui permettaient d’atteindre les communautés catholiques les plus isolées, le groupe de pèlerins dort dans de petits bâtiments assez rudimentaires ou à la belle étoile, dans des abris improvisés. Toutefois, peu importe les circonstances, la messe est célébrée quotidiennement.

Chaque fois qu’il se présente en Chine, le père Buttet est accueilli à bras ouverts par les villageois qu’il visite. Les plus vieux sont ravis de le revoir, et les plus jeunes heureux de rencontrer cet homme dont ils entendent tant de bien.

©Raphaël de Champlain

Raphaël de Champlain

Aventure et photographie vont de pair pour Raphaël. Passionné par les couleurs des visages et des paysages, il a aussi fréquenté l’Institut Philanthropos (Fribourg, Suisse) avant de devenir investisseur, rénovateur et gestionnaire immobilier.

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