Un texte de Véronique Lefebvre
De l’extérieur, rien n’y paraissait : une femme humble, discrète, en service. Mais tous ceux qui l’ont côtoyée peuvent en témoigner : Soeur Jocelyne Huot a été et restera à jamais une grande femme pour nous et pour le Québec.
Sœurs de Saint-François d’Assise et fondatrice du mouvement d’évangélisation Les Brebis de Jésus, Jocelyne a donné sa vie pour l’humanité tout entière. Elle ne la donnait pas de façon diffuse et générale : elle la donnait à la personne qui était là devant elle, à toi, à moi.
J’ai eu la chance et la grâce de demeurer avec Jocelyne durant de nombreuses années. J’ai été témoin de son écoute, de son accueil, de sa docilité à l’Esprit saint, de sa disponibilité à toute heure du jour pour chacun… et pour moi aussi.
Le contact avec cette femme m’a formée, transformée de tant de façons ! Il est difficile de décrire avec des mots humains l’expérience que nous vivions en sa présence.
Devant Jocelyne, nous nous sentions importants, aimés, nous sentions que nous avions de la valeur. Elle nous faisait vivre une petite part du mystère de Dieu qui l’habitait.
À l’école du Christ par François
Fille de saint François d’Assise, Jocelyne avait un amour brulant pour son Seigneur.
À la chapelle, j’aimais parfois me retourner pour la regarder prier dans le silence. Je percevais une vie d’intimité si grande et si profonde avec son Seigneur. Elle n’était plus avec nous, elle était avec Lui, quelque part dont j’ignorais le chemin pour m’y rendre…
Je voudrais conserver précieusement ce don qu’elle avait de nous enseigner autrement que par la parole. Dans son quotidien, nous pouvions voir qu’elle vivait ce qu’elle nous transmettait et qu’elle s’efforçait de le mettre en pratique :
- « Faire confiance que le Christ, notre Bon Berger, nous précède en tout et partout »;
- « Déposer nos souffrances au pied de la croix »;
- « Prendre Marie au cœur de notre cœur »;
- « Chasser avec vigueur la plainte, la crainte et le doute »;
- Et la liste se poursuivrait longuement…
Jamais je n’oublierai ses yeux brillants lorsqu’elle m’a expliqué la parabole de la foi qui transporte les montagnes.
Elle avait de très gros dossiers à traiter et elle se sentait bien petite dans tout cela. Elle m’a alors dit :
« Avoir une foi qui déplace les montagnes, ce n’est pas de la magie. C’est avoir la foi et le courage pour transporter la montagne qui est devant nous, avec le Seigneur, une pelletée à la fois. »
Et c’est ce qu’elle était en train de faire.
Mystère de fécondité
Étant religieuse, Jocelyne n’a pas eu d’enfants biologiques. Je serais cependant curieuse de savoir combien de personnes se sentent comme ses fils et ses filles.
Un peu avant son décès, j’ai été très touchée de voir l’importance qu’elle avait pour telle ou telle personne, même pour des gens qui l’avaient rencontrée tout récemment.
Quelqu’un m’a alors fait remarquer qu’elle n’appartenait pas uniquement aux Sœurs de Saint-François d’Assise, à sa famille biologique, au mouvement Les Brebis de Jésus ou aux Sœurs et Servantes de l’Agneau…
Jocelyne appartenait à l’humanité entière de par sa vie donnée au Seigneur.
Ma très chère Jocelyne, toi qui a chanté des centaines de fois :
« Entre dans la bergerie, entre dans la vie, entre par le cœur de Marie, entre et sois béni » (refrain du chant thème des Brebis de Jésus).
Voici qu’aujourd’hui c’est à notre tour de le chanter pour toi :
« Entre dans la Bergerie céleste, entre dans la vie de ton Époux et de ton Créateur, entre par le cœur de ta douce Mère, entre et sois bénie ».
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La Communauté, la famille et des membres du Mouvement recevront les condoléances à la crypte de la Basilique Sainte-Anne- de-Beaupré, le vendredi 8 novembre, de 14 h 00 à 21 h 00 et le samedi 9 novembre, de 9 h 00 à 13 h 45. Suivront les funérailles à la Basilique Sainte-Anne-de-Beaupré à 14 h 00. L’inhumation se fera ultérieurement.