Voir le monde (à travers des yeux radiocanadiens)

Je me réjouis des changements effectués à Voir ces jours-ci. En fait, il était grand temps que quelque chose se passe chez ce navire-amiral de la diffusion culturelle au Québec. Ont-ils été inspirés par Le Verbe pour opérer ces changements? Dieu seul le sait!

Quoi qu’il en soit, je suis franchement content qu’ils aient décidé de ralentir le tempo, d’épaissir la publication, de soigner le graphisme et d’approfondir un peu le contenu.

Voilà pour les points-bananes.

Si on n’avait pas nous-mêmes copié l’idée à quelques revues françaises, en 2014, on leur enverrait une mise en demeure pour plagiat. On va plutôt se retenir et applaudir leur audace. Haha!

Tendance

Néanmoins…

Si le minidossier sur le soft-porn au cinéma m’agace un peu, je ne lancerai pas de fatwa contre Simon Jodoin pour autant. J’imagine que les publicitaires réclamaient au moins une paire de boules par numéro pour embarquer dans le projet.

C’est de bonne guerre.

Là où le bât blesse, je trouve, c’est dans le choix des chroniqueurs. Je ne suis pas un fan des étiquettes, et je trouve que celle de bobo a été surutilisée ces dernières années…

Je dirais donc que le choix d’offrir de si belles tribunes à Normand Baillargeon, Franco Nuovo, Monique Giroux, Jean-Philippe Cipriani a quelque chose de… disons… mainstream. Et pas n’importe quel mainstream : voir le monde à la manière de Radio-Canada.

Découverte

On attendra les prochains numéros avant de juger trop sévèrement. Peut-être qu’un vent de fraicheur soufflera sur la rédaction comme il a soufflé sur la mise en page. Qui sait!

Par ailleurs, on découvre avec plaisir la plume de Mickaël Bergeron, directeur de la programmation à CKIA 88,3, qui a le mérite de poser plusieurs bonnes questions dans son billet sur le climat médiatique à Québec.

Ceci dit, que ce soit pour la liberté de parole et la pertinence de son rédac chef, pour les critiques de disques, ou simplement par amour de la culture québécoise, je crois bien que je vais recommencer à lire le Voir.

Antoine Malenfant

Animateur de l’émission On n’est pas du monde et directeur des contenus, Antoine Malenfant est au Verbe médias depuis 2013. Diplômé en sociologie et en langues modernes, il carbure aux rencontres fortuites, aux affrontements idéologiques et aux récits bien ficelés.