J’aurais pas voulu être un artiste…

J’étais sous le choc de voir déferler les #moiaussi des victimes de quelques grands du show-business, mais la sortie de Léa Clermont-Dion m’a fouettée jusqu’aux os, car son récit, si vous avez la chance de le lire, est un arrache-cœur.

L’agression sexuelle m’a choquée, évidemment, mais ce qui m’a clouée sur ma croix, c’est le rôle de Lise Payette dans tout ça.

Ce matin, je ne suis plus clouée, je suis carrément crucifiée par la déclaration de Luc Plamondon à une journaliste d’un site à potins du showbizz québécois: «J’ai trouvé ça génial que les femmes sortent et dénoncent la chose avec cette force incroyable (…) Par contre, je pense que c’est le temps que ça cesse (…) Si ça continue, on va mettre tout le show-business en prison».

Étrangement, cette déclaration n’a pas fait le tour des médias. Pourtant, ce qu’elle sous-entend est très révélateur. On comprend que si tous les agresseurs sont dénoncés, l’industrie va s’effondrer! Et ça, comprenez-vous, on ne veut pas ça…

Plamondon en rajoute: «Rozon, tout le monde le savait (…) Ç’a été trop longtemps caché. Dès que les garçons se sentaient en puissance, ils se croyaient tout permis».

Cachez cet abuseur…

J’ai tout de suite pensé à une certaine église… Dans l’Église catholique aussi, vous savez, beaucoup étaient conscients, mais ils se disaient que c’était ainsi, eux aussi… que les «garçons (sic?) se sentaient en puissance» et qu’alors «ils se croyaient tout permis», j’imagine…

On voulait régler les choses de l’intérieur, discrètement, sans faire de bruit, question de ne pas ébranler l’institution. Pour la sauver, préserver sa réputation, et garder un certain pouvoir, on a préféré protéger les abuseurs au lieu de les dénoncer.

Cette certaine Église est encore en train de vivre sa purge. C’est une véritable purification. Ses scandales à elle ont été mis en lumière, aux yeux de tous, croyants ou non, et elle en paie encore le prix – monétairement, bien sûr, mais surtout spirituellement.

Et savez-vous quoi? Dieu vit que cela était bon, car d’une Église comme ça, les catholiques n’en veulent pas.

Et savez-vous quoi? Dieu vit que cela était bon, car d’une Église comme ça, les catholiques n’en veulent pas. Et ils espèrent, ces mêmes catholiques, que les dénonciations vont continuer aussi longtemps qu’il y aura des victimes pour briser le silence et des bourreaux pour expier et se repentir.

La purge

La purge de l’institution du show-business est commencée. On ne sait pas combien de temps elle durera, mais je prie ardemment pour qu’elle se fasse jusqu’au bout. Il faut qu’une certaine industrie meure pour que le monde du spectacle brille de toute sa Beauté, tout comme il faut qu’une certaine Église se meure pour transmettre Son message et briller aux yeux du monde.

J’espère seulement que nous serons nombreux désormais à voir que le péché est inscrit au cœur de chacun, et qu’aucune institution, industrie, ligue, association ou famille n’est à l’abri.

Paul le dit si bien dans la première lecture de ce jour: «Je ne fais pas le bien que je voudrais, mais je commets le mal que je ne voudrais pas (…) Moi qui voudrais faire le bien, je constate donc, en moi, cette loi: ce qui est à ma portée, c’est le mal. Au plus profond de moi-même, je prends plaisir à la loi de Dieu. Mais dans les membres de mon corps, je découvre une autre loi, qui combat contre la loi que suit ma raison et me rend prisonnier de la loi du péché présente dans mon corps.» (Rm 7, 18-25)

L’Église n’est pas à l’abri de l’épreuve du Mal (Catéchisme #672-674). Après avoir usé et abusé de son pouvoir et de sa notoriété, elle doit passer par la purification, tout comme cette Industrie du show-business. La Bonne Nouvelle c’est que lorsqu’on est trop sûr de soi et pétri d’orgueil, on peut croire que le jour viendra où on sera sauvé de nous-mêmes, de nos mensonges, de nos illusions, et totalement transformé par la force purificatrice de la Vérité. C’est ce que je nous souhaite à #noustous.

Brigitte Bédard

D’abord journaliste indépendante au tournant du siècle, Brigitte met maintenant son amour de l’écriture et des rencontres au service de la mission du Verbe médias. Après J’étais incapable d’aimer. Le Christ m’a libérée (2019, Artège), elle a fait paraitre Je me suis laissé aimer. Et l’Esprit saint m’a emportée (Artège) en 2022.