Pour plusieurs, Pâques renvoie aux lapins et aux œufs en chocolat. Pour les chrétiens, cette fête renvoie au cœur de leur foi. Cependant, qui oserait penser qu’elle est fondamentalement une fête pour ceux qui doutent ?
Au cœur de la fête de Pâques se situe, non pas un sentiment ou une idée, mais un évènement : la mort et la résurrection de Jésus Christ. Or, cet évènement s’adresse directement à ceux qui doutent. Il vient éclairer deux des plus grandes questions qui nous habitent : Dieu est-il lointain et indifférent au mal ?
La résurrection : un signe simple et efficace
Spontanément, on délaisse les personnes qui sont loin de nous et qu’on ne côtoie plus. Il n’est donc pas étonnant que beaucoup peinent à croire en Dieu, qu’on ne voit pas tous les jours…
Mais nos difficultés à croire – en toute hypothèse –, Dieu les connait bien. On comprend mieux pourquoi il a voulu nous visiter dans la personne de Jésus. Et pour qu’on reconnaisse vraiment sa présence parmi nous, il a pensé nous laisser un signe simple et efficace : la mort et la résurrection.
Avec Jésus, Dieu se lance lui-même dans la mêlée pour nous assurer qu’il n’est pas indifférent à notre mal et qu’il a une solution.
Rien de plus simple à reconnaitre. Voici une méthode infaillible et facile pour repérer si une personne est ressuscitée : la personne est vivante, ensuite elle est bien morte et après quelques jours, on la retrouve plus en forme que jamais. Pas besoin d’un grand détective pour repérer un tel changement !
Rien de plus efficace. S’il vous arrivait de constater qu’une personne est ressuscitée d’entre les morts, vous comprendriez vite que Dieu n’est pas loin derrière tout ça. Réparer une voiture ou un bras cassé, c’est humain, mais ressusciter un mort, c’est divin. Pour manifester sa présence, Dieu pouvait difficilement utiliser un moyen plus puissant.
Des témoins qui n’ont rien à gagner
À ce point, on n’est qu’à moitié avancé. Dieu s’est peut-être rapproché de certains hommes il y a deux-mille ans, mais comment ça peut nous rejoindre aujourd’hui ? Ici encore, il semble que Dieu ait bien pensé à son coup.
Pour s’assurer que sa résurrection ne passe pas incognito, Jésus a choisi les meilleurs témoins : des femmes et des hommes qui n’ont rien à gagner. Il avait bien anticipé notre système judiciaire : les témoins crédibles sont ceux qui n’ont rien à gagner et tout à perdre. À ce point de vue, il a choisi des champions toutes catégories confondues !
Comme premiers témoins, il sélectionne un groupe de femmes. C’est osé quand on pense que le témoignage des femmes était presque sans valeur à l’époque. Ici, on est sûr que les premiers chrétiens n’avaient rien à gagner en s’appuyant sur le rapport de tels témoins !
En plus, il prend des hommes qui sont terre à terre et qui ont une foi chancelante. Les apôtres sont des pêcheurs ou des collecteurs d’impôt qui sont lents à croire Jésus. En plus, ils perdent foi en lui et l’abandonnent quand ils voient que ça tourne au vinaigre. Ici, pas de danger qu’on les prenne pour des illuminés qui veulent justifier leurs croyances !
Pour bien nous rassurer sur le choix de ses témoins, Jésus leur donne un témoignage exigeant et redoutable. Selon ce qu’ils ont reçu et qu’ils enseignent eux-mêmes, rien de bon ne les attend s’ils vivent dans l’immoralité et le mensonge… Ce n’est certainement pas en vivant et en annonçant une foi pareille qu’on est encouragé à inventer des histoires !
Comme si ce n’était pas assez, les témoins qu’il choisit devront être rejetés par leurs frères juifs et martyrisés à cause de leur témoignage. Ici, Jésus vient nous assurer que ses témoins non seulement n’ont rien à gagner, mais qu’ils ont tout à perdre.
Dans la résurrection, Dieu est vainqueur du mal
En plus d’apparaitre lointain, Dieu semble absent et insensible aux souffrances humaines. Qui pourrait croire en un Dieu indifférent au mal ?
Une fois de plus, il semblerait que Dieu ait pris au sérieux nos questions. Il ne nous a pas seulement adressé des paroles consolantes du haut des Cieux, ce qui aurait déjà été pas mal. Avec Jésus, Dieu se lance lui-même dans la mêlée pour nous assurer qu’il n’est pas indifférent à notre mal et qu’il a une solution.
Permettez l’insistance : pour qu’on soit bien certain qu’il se soucie de nous, Jésus a pris les grands moyens. Mourir et ressusciter. Il pouvait difficilement faire plus.
Si une personne acceptait d’être dépouillée de tout par amour pour vous, vous pourriez être certain qu’elle vous aime vraiment. Si en plus elle ressortait victorieuse de ses peines immenses, vous pourriez vraiment lui faire confiance. Et comme il le dit lui-même, sa victoire sur le mal nous concerne aussi : « Moi, je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra. » (Jn 11, 25)
Quand on regarde jusqu’où Jésus va par amour pour nous, certains peuvent avoir des doutes. Par contre, il y a une chose qui est certaine : on ne peut plus accuser Dieu d’être indifférent à nos souffrances. Avec la résurrection, le mal n’a plus le dernier mot !
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Pâques n’est pas seulement une fête incroyable, c’est aussi une fête pour les incroyants ! Si vous croyez que Dieu est lointain et indifférent au mal, ne passez pas à côté de Pâques. Ne laissons pas les doutes nous paralyser ou nous anesthésier, mais qu’ils nous poussent à chercher davantage.
Et si vous croyez que Jésus est vraiment mort et ressuscité, n’oubliez pas que la fête de Pâques n’est pas seulement pour vous. À la suite des premiers apôtres, partageons cette joie.
Joyeuses Pâques !