Tenaillée par un problème de santé cet automne, notre blogueuse Véronique Demers nous partage sa réflexion sur le sens de la souffrance. Témoignage.
Dans ce monde déchu, impossible d’écarter la souffrance de notre chemin. Au départ, aucun nuage ne troublait l’horizon ; l’harmonie était au rendez-vous avec le Créateur. Mais après avoir désobéi aux commandements divins, l’Homme a coupé le lien direct, en plus d’ouvrir la porte au mal.
Et la souffrance en fait partie.
Plusieurs types de souffrance peuvent miner notre existence, qu’elle soit émotionnelle, physique, psychologique ou relationnelle. Elle vient parfois nous titiller, alors que nous n’avons rien fait de particulier. Mais comment supporter cette douleur ? Peu importe les circonstances, nous devrions toujours glorifier Dieu et nous attacher à Lui, comme un sarment après le cep. Car après tout, Il est le maitre d’œuvre de notre vie. Rien ne Lui est impossible ! Il peut nous libérer de cette « coupe de douleur ».
Multiplication des « morts »
Jésus Christ est l’exemple parfait de celui qui a bu à pleine bouche cette coupe de douleur, en portant le péché du monde sur la croix. Personne n’a jamais été chargé d’un tel fardeau et personne d’autre n’en aura la mission. Jésus a payé le prix fort de nos fautes, une fois pour toutes. C’est ainsi que nous obtenons la rédemption de nos péchés, en marchant dans les pas du Fils de Dieu.
La souffrance peut chambouler notre équilibre mental, surtout lorsque la qualité de notre sommeil est touchée. Je l’ai expérimenté en septembre dernier, en raison d’une crise aigüe de psoriasis, dont les démangeaisons intenses me réveillaient au milieu de la nuit. C’était comme un cercle vicieux ; plus les plaques de peau étaient enflammées, plus elles piquaient et plus elles s’étendaient, comme des morts qui se multiplient sur le champ de bataille.
L’épreuve n’est qu’une étape. Elle sert à révéler le caractère, à augmenter la persévérance et la foi.
Je ne compte plus la pile de bandages que j’ai utilisés dans les dernières semaines pour panser les plaies répandues sur mes mains et mes doigts, encroutés par la peau sèche qui avait tracé des sillages dermiques parfois squameux. Mais voilà, j’ai l’espérance qu’un jour, je serai en présence de Dieu dans un corps glorifié, exempté de souffrance.
Un cocon douloureux
À un moment donné, je me suis sentie comme un papillon, encore dans son cocon, devant toutefois le percer douloureusement, afin de s’envoler gracieusement vers de nouveaux horizons. Cette étape est nécessaire pour le papillon ; cela lui permet de consolider sa structure ailée avant de franchir le monde sous une nouvelle forme. Peu importe la saison de la vie que nous traversons, l’épreuve n’est qu’une étape vers une autre saison. Elle sert souvent à révéler le caractère, à augmenter la persévérance et la foi que la guérison est proche.
Heureusement, le psoriasis – une maladie non contagieuse, dont 2% à 4% de la population seraient atteints – peut être contrôlé par un traitement. Je suis donc allée chercher un traitement-choc, prescrit par mon médecin de famille, pour régler efficacement cette crise aigüe.
Bref, Dieu ne nous plongera jamais dans une épreuve que nous ne serions capables d’endurer. Mais qu’en est-il des martyrs de la foi, de ces chrétiens persécutés au prix d’en payer leur vie ? Ça… je n’en ai aucune idée. C’est un mystère dont Dieu seul possède la clé.
Quoi qu’il en soit, ne perdons pas courage.
« Et lors même que notre homme extérieur se détruit, notre homme intérieur se renouvèle de jour en jour. Car nos légères afflictions du moment présent produisent pour nous, au-delà de toute mesure, un poids éternel de gloire, parce que nous regardons, non point aux choses visibles, mais à celles qui sont invisibles; car les choses visibles sont passagères, et les invisibles sont éternelles. » (2 Co 4,16-18)