jeûne
Photo : Kamil Szumotalski / Unsplash.

Le jeûne sauvera le monde !

Le jeûne est une grande force ! Force de guérison physique, psychologique et spirituelle, force de libération, force de purification, force de sanctification. Toutes les dimensions de l’homme, corps, âme et esprit sont revigorées par le jeûne.

Le jeûne est le plus vieux médicament du monde. Hippocrate, le père des médecins, conseillait « d’être mesuré en tout, respirer de l’air pur, faire tous les jours de l’exercice physique et soigner ses petits maux par le jeûne plutôt qu’en recourant aux médicaments ».

Sauver le corps

Ces 100 dernières années, de nombreux scientifiques ont étudié le jeûne et ont fait des découvertes étonnantes.

Leurs recherches montrent que le jeûne peut aider à guérir d’à peu près n’importe quelle maladie, mais avec un succès frappant en ce qui concerne les maladies chroniques dites « de civilisation » comme le diabète, l’hypertension artérielle, l’asthme, l’allergie, l’arthrose. Les études de Valter Longo, professeur de biogérontologie à la University of Southern California, sont même en train de révolutionner la lutte contre le cancer et le secret de la longévité.

Les maladies psychologiques comme la dépression et la schizophrénie y trouvent aussi un remède puissant. Pas si étonnant en fait puisque, comme le rapporte Thierry de Lestrade, journaliste français ayant fait une vaste enquête sur le jeûne thérapeutique, nous « avons la confirmation depuis peu que le ventre est bien notre “deuxième cerveau”, puisqu’on y trouve de 100 à 200 millions de cellules nerveuses ».

Les découvertes scientifiques sont si spectaculaires que le chercheur russe Youri Nikolaev n’a pas hésité à déclarer :

« Quelle est, à votre avis, la découverte la plus marquante de notre siècle ? Les avions à réaction ? La télévision, la radio ? L’énergie atomique ? Aucune d’entre elles. À mon avis, la plus grande découverte de notre temps, c’est la capacité à se régénérer physiquement, mentalement et spirituellement par le jeûne. En utilisant le jeûne scientifique, on peut oublier son âge. »

Sauver la terre

La santé de l’homme est intimement liée à celle de la terre. La surconsommation a rendu notre civilisation obèse et notre planète malade. Or, le jeûne, beaucoup plus que le végétarisme, s’il est pratiqué régulièrement par un grand nombre, peut avoir un impact significatif sur l’environnement. La décroissance n’est pas qu’un concept économique, mais aussi diététique.

Le patriarche Ignace IV d’Antioche prêchait en ce sens : « Si la nature n’est pas transfigurée, elle est défigurée. L’ascèse est indispensable pour assurer la limitation des besoins qui permettra et de respecter davantage la terre, ses rythmes, la vie qui lui est propre, et d’opérer un indispensable partage à l’échelle planétaire. »

Mgr Dominique Rey, évêque de Fréjus-Toulon en France, lance lui aussi un appel à une conversion écologique par le jeûne :

« Par le jeûne, nous reconnaissons que “la terre est au Seigneur” (Ps 24, 1) et qu’elle ne nous appartient pas pour qu’on l’exploite, la consomme ou la contrôle. La terre doit toujours être partagée en communion avec les autres et rendue à Dieu avec action de grâce. Jeuner c’est apprendre à donner, et pas seulement à renoncer. C’est apprendre à rentrer en contact et non à se séparer. Jeuner, c’est s’affranchir de la cupidité et de l’appétit de possession. En effet, le jeûne corrige efficacement notre culture basée sur le désir égoïste et le gaspillage insouciant. »

En somme, nous avons besoin d’une conversion écologique qui nous fasse passer du fastfood au fasting.

Sauver le pauvre

Le jeûne corporel a pour but de susciter en nous une attitude spirituelle. Le plus important, c’est toujours de jeuner de l’injustice, de jeuner du péché, ce poison pour l’âme. « Ainsi l’homme qui jeûne à cause de ses péchés, puis y retourne et recommence : qui écoutera sa prière ? À quoi lui aura servi sa pénitence ? » (Si 34, 26)

En plus de nous ouvrir au partage, le jeûne nous rend solidaires des pauvres en nous faisant expérimenter dans notre chair leur quotidien.

Si le monde entier jeunait un jour par semaine et donnait ainsi aux pauvres l’argent et la nourriture épargnée, ce serait probablement en moins d’un an l’abolition de la faim dans le monde. Mais probablement aussi la fin de la pauvreté et la fin de nombreuses guerres, conflits sociaux et familiaux.

Car en plus de nous ouvrir au partage, le jeûne nous rend solidaires des pauvres en nous faisant expérimenter dans notre chair leur quotidien. Saint Léon le Grand nous exhorte ainsi : « Qui a beaucoup reçu doit beaucoup donner. Puisse le jeûne des croyants devenir la nourriture des pauvres ! »

Gandhi, qui croyait qu’une discipline ascétique stricte pouvait purifier le corps et l’âme, a d’ailleurs fait du jeûne le signe le plus visible de sa protestation sociale, fondée sur la non-violence, la compassion et la vérité.

Sauver l’âme

Dans l’Ancien Testament, le mot hébreu « sôm » signifie à la fois jeûne et expérience religieuse. En fait, dans toutes les religions, le jeûne existe pour réaliser la condition d’une meilleure relation à Dieu. Avant d’être une pénitence pénible, le jeûne est une heureuse expérience spirituelle.

Saint Léon le Grand enseignait : « La prière du jeûne plait à Dieu et fait peur à Satan. Elle contribue à notre salut et à celui des autres. Il n’y a rien de plus efficace pour nous rapprocher de Dieu. Ne négligez pas ce moyen puissant, cette thérapie efficace pour nos blessures. »

Autre ardent promoteur du jeûne, saint Augustin nous rappelle les principales vertus qui sont fortifiées par cette thérapie de l’âme : « Le jeûne purifie l’âme, élève l’esprit, soumet la chair à l’esprit, rend le cœur contrit et humilié, disperse les nuées de la convoitise, éteint l’ardeur des passions, rend vraiment brillante la lumière de la chasteté. »

Le jeûne, c’est redécouvrir ce secret de la vie spirituelle que la force vient de la faiblesse. C’est ce que saint Paul a si bien exprimé en disant : « lorsque je suis faible, c’est alors que je suis fort ! » (2 Corinthiens 12,10) Le jeûne est ainsi dans la logique chrétienne de Pâques, qui dit qu’il faut mourir pour vivre. Qu’il faut faire mourir quelque chose en nous pour permettre à autre chose de vivre.

Et si le jeûne était le grand secret oublié par le monde occidental ? Le jeûne est cette pratique concrète qui peut changer notre mode de vie, notre rapport au monde et à Dieu, du simple fait de le pratiquer. Il guérit notre corps et notre âme. Le jeûne est le remède à bien des maux de notre société contemporaine devenue folle. En jeunant, on perd du poids de graisse, mais on gagne du poids de gloire !

Le secret de la Vierge

Ce n’est pas un hasard si la Vierge Marie, dans ses plus récentes apparitions, exhorte les chrétiens à jeuner — et à jeuner souvent. À Lourdes et à Fatima, elle disait : « Pénitence, pénitence, pénitence. » À Medjugorje, elle nous demande de retrouver la pratique des premiers chrétiens de jeuner deux jours par semaines, les mercredis et vendredis. 

« Le jeûne guérit les malades. Il repousse les démons et expulse les pensées malsaines. Il rend l’esprit plus clair et purifie le cœur. Il sanctifie le corps et transporte l’homme sur le trône de Dieu. Le jeûne est une grande force. »

Saint Athanase

La Vierge sait que cela sera de prime abord exigeant, mais elle sait aussi tous les bienfaits que l’on en tirera. Avant de dire que c’est trop, que c’est impossible, peut-être serait-il bien de faire confiance à la Vierge et de faire le test par soi-même durant les quelques semaines de l’avent ou du carême par exemple.

Le plus dur ne sera pas d’avoir faim. Le plus difficile sera d’accepter d’aller à contrecourant de ce monde qui nous reprochera sévèrement de jeuner. Surtout devant ceux qui sont convaincus que le jeûne est chose du passé ou chose réservée à une élite. 

Si nous résistons à l’idée de jeuner, c’est peut-être parce que cela va contre notre idée d’un christianisme sans ascèse, sans mortification et sans croix. Mais le christianisme sans croix, c’est la religion du monde. Écoutons la Vierge et non le monde, jeunons avec le cœur et notre vie sera rapidement et facilement transfigurée !


Simon Lessard

Simon aime engager le dialogue avec les chercheurs de sens. Diplômé en philosophie et théologie, il puise dans les trésors de la culture occidentale, combinant neuf et ancien pour interpréter les signes des temps. Il est responsable des partenariats au Verbe médias.