saint Joseph
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La paternité surnaturelle de saint Joseph


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« Le monde a besoin de pères, […] il refuse ceux qui confondent autorité avec autoritarisme, service avec servilité, confrontation avec oppression, charité avec assistanat, force avec destruction. » Ces paroles du pape François, tirées de sa lettre apostolique Avec un cœur de père publiée en décembre dernier pour l’ouverture de l’année spéciale dédiée à saint Joseph, nous invitent à nous tourner vers l’époux de Marie pour retrouver une saine et sainte vision de la paternité. Contempler saint Joseph, c’est dévoiler l’une des plus hautes missions qui aient été données aux pères : celle d’engendrer à la vie divine.

Regarder saint Joseph comme archétype de paternité soulève immédiatement une objection : comment saint Joseph peut-il être un modèle de père, alors qu’il n’a jamais eu de relation sexuelle avec son épouse, qu’il n’est même pas père biologique de Jésus et qu’il est père putatif d’un seul enfant en plus ? Saint Joseph n’est-il pas très loin de la réalité des pères de grandes familles ?

C’est probablement la première leçon que peut nous donner Joseph : celle de prendre au sérieux sa mission de père, d’en faire une priorité sur toutes nos autres missions politiques, sociales, culturelles, etc.

Pourtant, les Saintes Écritures nous disent le contraire. Deux fois au temple de Jérusalem, Joseph est nommé père de Jésus. D’abord à la Présentation, quand saint Luc rapporte que « le père et la mère de l’enfant s’étonnaient de ce qui était dit de lui » (Lc 2,33). Puis au Recouvrement, quand la Vierge Marie elle-même reconnait que Joseph est le père de Jésus :« Vois comme ton père et moi, nous avons souffert en te cherchant ! » (Lc 2,48) Nul doute donc que Joseph est père de Jésus, même s’il est manifestement père d’une manière différente de celle que nous concevons d’ordinaire.

Joseph premièrement père !

Car après tout, la mission première, pour ne pas dire l’unique mission, de saint Joseph, ce fut d’être le père de Jésus, le père du fils de Dieu sauveur du monde. Saint Joseph est donc non seulement père, mais il est principalement père. Tout ce qu’est et fait saint Joseph est lié à son rôle de père de Jésus. Tous les dons de Dieu en Joseph sont en vue de sa paternité, comme tous les dons en Marie sont en vue de sa maternité. Dieu n’a pas choisi un homme bon pour être son père sur terre. Dieu a créé un homme extraordinairement vertueux explicitement pour être son père sur terre. Autrement dit, sa vocation ne lui est pas tombée dessus quand Jésus est arrivé dans sa vie ; elle était dans le plan de Dieu alors même qu’il était tissé dans le sein de sa mère.

Et c’est probablement la première leçon que peut nous donner Joseph : celle de prendre au sérieux sa mission de père, d’en faire une priorité sur toutes nos autres missions politiques, sociales, culturelles, etc. La carrière première de tout homme marié, c’est d’être un bon père de famille. Le travail d’un père doit servir sa paternité, et jamais l’inverse. L’homme ne peut pas avoir plusieurs missions parallèles ; s’il a plusieurs missions, elles doivent toutes être ordonnées les unes aux autres, et l’une d’elles doit être au sommet.

Paternité surnaturelle

En regardant Joseph si simple et discret, il y a toujours le risque de s’arrêter à une conception trop humaine et naturelle de la paternité. Ce qu’il importe de voir avant tout, c’est comment la paternité de notre saint est une paternité éminemment surnaturelle. En ce monde, toute paternité est ultimement surnaturelle.

Pourquoi ? Car Dieu a créé ce monde et tous les hommes avant tout pour recevoir sa vie divine. La vie divine, la vie de Dieu même, est une vie infinie de pure intelligence et volonté. Recevoir la vie divine, c’est donc, pour nous, connaitre et aimer Dieu comme il se connait et s’aime lui-même. Et sur terre, nous commençons cette vie par les vertus théologales de foi, d’espérance et de charité.

Cet article est d’abord paru dans notre numéro spécial automne 2021. Cliquez sur cette bannière pour y accéder en format Web.

Dans le plan de Dieu, l’humanité n’a pas premièrement un but humain à son niveau auquel se surajouterait un but divin qui la dépasse. Dieu ne veut pas que l’homme se réalise humainement d’abord pour ensuite se surpasser dans une vie plus qu’humaine, surhumaine. Il y a une seule vocation, un seul but, un seul bonheur pour l’homme, c’est qu’il soit entièrement livré comme une hostie à Dieu. Du coup, les parents sont appelés à engendrer des enfants non pas seulement à la vie naturelle, mais, d’une certaine manière, à la vie surnaturelle.

L’homme de l’offertoire

Mais comment cela va-t-il se faire ? Principalement en présentant ses enfants, en les offrant, au salut qui vient de Dieu par le baptême, et ensuite en les élevant à cette vie surnaturelle par toute l’éducation chrétienne. Ainsi, la vocation d’un père est avant tout de donner Dieu à ses enfants… en les donnant lui-même à Dieu. Le père est donc, comme saint Joseph, l’homme de l’offertoire.

Comme à l’eucharistie où le pain est offert en vue de la transsubstantiation, l’engendrement physique dans la paternité est en vue de l’engendrement spirituel. Voilà pourquoi saint Joseph n’est pas moins père parce qu’il n’est pas le père biologique de Jésus. Voilà aussi pourquoi les prêtres, qui n’ont pas d’enfants, sont éminemment des pères. Voilà enfin pourquoi nul homme n’a été plus père que Jésus ! Parce qu’être père, c’est toujours ultimement engendrer à la vie divine.

Pour mieux voir comment tout père est l’homme de l’offertoire, en quoi toute paternité doit être surnaturelle, nous pouvons méditer sur quatre titres de saint Joseph que nous retrouvons dans ses litanies :

1. Chef de la Sainte Famille

2. Époux de la Mère de Dieu

3. Nourricier du fils de Dieu

4. Vigilant défenseur du Christ

1. Chef de la Sainte Famille

La vocation de père consiste à engendrer, protéger, nourrir, éduquer et diriger sa famille. On est époux de sa femme seulement, mais on est père de toute sa famille. Être père, c’est être chef (tête) de famille. Le chef gouverne. Le gouvernement consiste à conduire à son but, à sa destination finale, ceux qui nous sont confiés. Le roi ou le chef d’État doit conduire son peuple à « la bonne vie humaine selon la vertu », enseigne saint Thomas d’Aquin. De même, le chef de famille doit conduire tous les membres de sa famille à leur but ultime. Or, quel est le but ultime de l’homme ? C’est Dieu ! C’est la participation à la vie divine ! Un bon père n’est pas celui qui fait de ses enfants de bons citoyens ou même de bons hommes. Un bon père est un père qui dirige, conduit toute sa famille dans la vie divine, la vie de la grâce sur terre et de la gloire au ciel.

Cela dit, un père humain ne peut certainement pas donner la vie divine à ses protégés, pas plus qu’un bon roi ne peut la donner à tous ses sujets, d’ailleurs, et pas même un évêque à toutes ses brebis. Quel homme aurait la puissance de diviniser d’autres hommes ? Néanmoins, un père peut disposer toutes choses au mieux pour que sa famille soit divinisée par Dieu lui-même. Le père doit en quelque sorte offrir toute sa famille sur l’autel où le miracle de la divinisation aura lieu.

Bref, on peut dire que le père est l’homme de l’offertoire. Il ne garde pas pour lui-même sa famille. Il dispose toute chose pour l’offrir à Dieu afin que, dans son amour miséricordieux, Dieu l’invite dans sa maison, Dieu l’élève dans son Royaume.

Et comment saint Joseph gouverne-t-il sa famille ? En obéissant et en servant.

En obéissant d’abord. Car de même qu’on n’est père qu’en étant d’abord fils, de même on apprend à commander en obéissant. Si Joseph est un si bon chef de famille, c’est parce qu’il est très obéissant à Dieu. Joseph obéit à Dieu en étant d’une docilité exemplaire aux ordres que ses messagers les anges lui transmettent en songe. « Quand Joseph se réveilla, il fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit : il prit chez lui son épouse » (Lc 1,24 ; cf. Lc 2,14.21). Joseph obéit aussi aux autorités politiques lorsqu’il suit l’ordre de Quirinius, gouverneur de Syrie, et se rend à Bethléem pour le recensement (Lc 2,1-5).

En servant ensuite. Joseph nous apprend que l’autorité est service… et un service très lourd ! Le pape n’est-il pas appelé le serviteur des serviteurs ? Jésus le rappela lui-même à Jacques et Jean, qui aspiraient aux plus hauts postes d’autorité : « Vous le savez : ceux que l’on regarde comme chefs des nations les commandent en maitres ; les grands leur font sentir leur pouvoir. Parmi vous, il ne doit pas en être ainsi. Celui qui veut devenir grand parmi vous sera votre serviteur. Celui qui veut être parmi vous le premier sera l’esclave de tous : car le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude » (Mc 10,42-45).

2. Époux de la Mère de Dieu

Mais un père ne gouverne pas seul sa famille. Il peut toujours compter sur son bras droit… ou plutôt sa côte droite, sa tendre épouse qui est sa plus fidèle associée dans le gouvernement familial. Sans elle, il ne peut pratiquement rien faire.

Être époux est donc constituant de la paternité. Car on est père non pas seulement de ses enfants, mais de toute sa famille. Et le cœur de la famille, ce sont les époux, unis dans le mariage, donnés totalement et pour toujours l’un à l’autre.

Saint Joseph est d’abord père de famille en étant l’époux de Marie. Toute l’Écriture ne fait que nous répéter que la vocation de Joseph est d’être l’époux de Marie : « Jacob engendra Joseph, l’époux de Marie, de laquelle fut engendré Jésus, que l’on appelle Christ » (Mt 1,16; cf. Mt 1,18.19.24; Lc 1,26-27).

Et si l’époux donne des enfants à son épouse et vice-versa, il faut voir que, d’un autre point de vue, le père donne une mère à ses enfants comme la mère donne un père à ses enfants. Le premier rôle d’un père, au moins chronologiquement, est de choisir une mère pour ses enfants. Donner une mère à l’enfant, c’est un des aspects les plus grands du rôle de père. Le père selon la chair le fait par son union conjugale et par l’œuvre de la génération.

Or, Joseph, à sa manière, a donné à Jésus sa mère. Et voilà une autre raison pour laquelle Joseph est encore plus père que tous les autres pères terrestres. De telle sorte que, même si Joseph n’a pas donné sa mère à Jésus par l’union conjugale, le don qu’il a fait à sa manière est incomparablement supérieur au don que peut faire n’importe quel père en donnant la mère à son fils. Joseph est le plus grand des pères parce qu’il donne la plus grande des mères ! Joseph a choisi librement d’épouser Marie, et en faisant ce choix, il choisissait la plus sublime de toutes les mères pour son fils Jésus.

Nous n’y pensons pas souvent, mais il y a un fiat de Joseph aussi. C’est le oui de Joseph à épouser Marie en sachant très bien qu’elle avait donné sa virginité et toute sa vie à Dieu. Et Dieu voulant une mère sur terre, une femme vivant dans un foyer sous l’aimante protection d’un homme, Dieu voulait donc aussi le oui libre de cet homme à épouser cette femme.

Être père, c’est être un époux comme Joseph, un époux qui aime et protège sa femme. On appelle aussi Joseph le chaste gardien de la Vierge. L’enfant a d’ailleurs plus besoin que son père aime et protège sa mère qu’il l’aime et le protège lui-même ! Le père ne doit certes pas toujours et sous tous les rapports aimer plus sa femme que son enfant, sinon saint Joseph aurait dû aimer plus Marie que Jésus, mais, en règle générale, l’enfant a psychologiquement et même physiquement plus besoin que son père prenne soin de sa mère que de lui-même. Le plus souvent, surtout dans la petite enfance, c’est la mère qui s’occupe de la plupart des besoins immédiats de l’enfant, jusqu’à le nourrir au sein. Le père, lui, s’occupe indirectement de l’enfant en portant principalement attention à son épouse, en lui assurant tous les biens physiques, psychologiques, affectifs et spirituels dont elle a besoin pour être une bonne mère.

Être père, c’est être encore une fois l’homme de l’offertoire en se faisant le plus proche collaborateur de son épouse, en lui apportant tout ce dont elle peut avoir besoin pour qu’elle prenne soin de ses enfants. Car l’offertoire, c’est donner à l’Église ce dont elle a besoin pour nourrir ses enfants.

3. Nourricier du fils de Dieu

Saint Joseph, par son humble et difficile travail d’ingénieur, a nourri la chair de Jésus. Il l’a nourrie premièrement en nourrissant Marie qui, dans l’enfantement et l’allaitement, a donné sa propre chair à Jésus. Puis, Joseph a continué à nourrir Jésus en apportant le pain de la terre à celui qui était le Pain du Ciel. Ce n’est pas rien que de nourrir la chair physique du Christ ! Car c’est par cette chair que Dieu a voulu sauver et nourrir toute l’humanité.

On peut d’ailleurs à merveille lui attribuer cette béatitude proclamée par son fils : « Que dire du serviteur fidèle et sensé à qui le maitre a confié la charge des gens de sa maison, pour leur donner la nourriture en temps voulu ? Heureux ce serviteur que son maitre, en arrivant, trouvera en train d’agir ainsi ! » (Mt 24,45-46).

Joseph se sacrifiait quotidiennement par son pénible labeur pour préparer l’offrande du Saint Sacrifice de son Fils. « C’est à la sueur de ton visage que tu mangeras ton pain » (Gn 3,19). Joseph savait, en acceptant les peines réparatrices de son travail, qu’il contribuait à l’œuvre de la Rédemption. Il savait qu’en nourrissant cet enfant, il engraissait la « Victime de propitiation pour nos péchés » (1 Jn 2,2 ; 4,10). Joseph soignait son Agneau pour la boucherie. Comme Marie, il savait que son fils était le serviteur souffrant annoncé par Isaïe, qui terminerait ses jours comme un agneau conduit à l’abattoir (Is 53,7). Comme nourricier, il n’a fait que cela pendant toute sa vie : préparer l’Hostie.

Voilà aussi pourquoi Joseph était l’homme de l’offertoire, offrant au monde le pain de Vie. Voilà pourquoi tout père doit nourrir sa famille dans l’espoir que chacun de ses membres se donne en toute liberté au monde comme une nourriture de vie éternelle.

4. Vigilant défenseur du Christ

Le père ne doit donc pas protéger ses enfants de la mort, de toute mort absolument, mais il doit les protéger pour qu’ils puissent mourir de la meilleure manière pour Dieu. Voilà une manière plus profonde de comprendre comment saint Joseph est le patron de la bonne mort !

Joseph protégea le Christ du martyre des saints innocents en vue du martyre du Calvaire. Lorsqu’il fuit en Égypte, Joseph sait que sa protection a pour but uniquement de réserver le Christ à l’abandon le plus total pour l’heure que Dieu a choisie. Cette protection n’a pas d’abord pour but d’éviter des souffrances au Christ ; cette protection a pour but ultime de conduire le Christ, au travers de toutes les humiliations qu’il voudra supporter, jusqu’à l’oblation entière, la plus ignominieuse comme la plus douloureuse, du Calvaire.

Tout père est en ce sens un prêtre, un homme du sacrifice. Il se sacrifie lui-même pour ses enfants de mille manières par son travail et une foule de renoncement à vivre pour lui-même égoïstement.

Le père doit apprendre à son fils à mourir, à bien mourir, à mourir pour Dieu. Le père doit apprendre à son fils à devenir un homme de sacrifice. Tout père est en ce sens un prêtre, un homme du sacrifice. Il se sacrifie lui-même pour ses enfants de mille manières par son travail et une foule de renoncement à vivre pour lui-même égoïstement. Mais comme Abraham, le père de tous les croyants, un père se sacrifie encore plus en sacrifiant ses enfants. Et il enseigne à ses enfants à se sacrifier eux-mêmes à leur tour !

Tout père est donc comme le directeur du grand séminaire qu’est sa famille. Toute famille chrétienne doit engendrer des prêtres selon le sacerdoce baptismal. Voilà encore comment le père est l’homme de l’offertoire, comme tous les prêtres sont les hommes de l’offertoire, offrant l’humanité à Dieu sur l’autel du sacrifice.

Tout tourner vers Dieu

Tout en Joseph est tourné vers Dieu. Bossuet a dit de Joseph : « Joseph, homme simple, a cherché Dieu ; Joseph, homme détaché, a trouvé Dieu ; Joseph, homme retiré, a joui de Dieu. »

Mais même si Joseph est entièrement consacré à Dieu, il n’est pas désincarné pour autant. Saint Joseph est aussi l’homme du réel : remède à tous les gnosticismes, manichéismes et intellectualismes de notre temps. On prie d’ailleurs saint Joseph pour des choses très concrètes et matérielles : une maison, de la nourriture, des meubles, la vente d’une voiture ou la recherche d’un travail.

Ainsi, saint Joseph nous rappelle que, pour les chrétiens, rien n’est profane : tout vient de Dieu et tout doit donc aussi être pour Dieu. Et c’est justement cette incarnation, cette alliance ou plutôt alliage entre le divin et l’humain, entre le naturel et le surnaturel, qui fait de saint Joseph un modèle incomparable pour tous les pères.

Il ne s’agit donc pas pour les pères de parler toujours de Dieu à leurs enfants ni d’amener leur famille le plus d’heures possible à l’église. Il s’agit de tout choisir et ordonner selon Dieu, prochainement ou lointainement… la messe comme la crème glacée offerte en sortant de l’église. Et d’une certaine manière, surtout la crème glacée !

La paternité de saint Joseph est d’une excellence inégalée précisément parce qu’elle est profondément surnaturelle. Quoi de plus humain de prime abord, animal même, que la paternité ? Après tout, aucun ange n’est le père d’un autre ange ! Et voilà que saint Joseph nous montre que la paternité humaine est une œuvre divine, qu’elle s’appuie sur la nature humaine seulement comme sur un tremplin ou, mieux, comme sur un autel, pour accueillir la grâce et la gloire !

Serviteur de l’Incarnation Rédemptrice

La caractéristique de saint Joseph, a dit Paul VI, est « d’avoir fait de sa vie un service, un sacrifice au mystère de l’incarnation et à la mission rédemptrice qui lui est jointe ; d’avoir utilisé l’autorité juridique, qui lui appartenait sur la famille, pour lui faire un don total de lui-même, de sa vie, de son travail ; d’avoir transformé sa vocation humaine à l’amour en une oblation surhumaine de lui-même, de son cœur et de sa capacité, dans l’amour au service du Messie né dans sa maison » (Paul VI, 19 mars 1966).

Réflexion faite, en tant qu’homme de l’offertoire, saint Joseph est le serviteur de l’Incarnation Rédemptrice. Serviteur de l’union entre ces deux choses si éloignées que sont l’humain et le divin. Et à son exemple, tout père doit être un serviteur de ce mystère d’alliance, à savoir un prêtre présidant des noces mystiques.

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Tropaire à saint Joseph

Joseph de Nazareth,
Toi le juste et le saint dans la foi d’Abraham,
Tu portas dans tes bras l’Époux de l’alliance.
Père silencieux, à l’image du Père qui est aux cieux,
Tu nourris du pain de la terre
Celui qui est pain du ciel.
Joseph qui protégeas la Vierge immaculée,
Protège en notre temps l’Église immaculée,
Intercède aujourd’hui pour ton peuple Israël
Demeure le gardien de nos communautés
Et de leurs bergers,
Toi qui es berger de l’Agneau.

Pour aller plus loin : Daniel-Joseph Lallement, Le mystère de la paternité de saint Joseph, Paris, Téqui, 2008, 366 pages.

Simon Lessard

Simon aime entrer en dialogue avec les chercheurs de vérité et tirer de la culture occidentale du neuf et de l’ancien afin d’interpréter les signes de notre temps. Responsable des partenariats pour le Verbe médias, il est diplômé en philosophie et théologie.