Infolettre
Je donne
Je m'abonne (gratuitement)

Logo

  • QUI SOMMES-NOUS ?
    • MISSION
    • HISTORIQUE
    • ÉQUIPE
    • COLLABORATEURS
    • RAPPORT ANNUEL
    • RAPPORT ANNUEL (EN)
  • MAGAZINE
  • BALADO
  • VIDÉOS
  • WEB
    • CATÉGORIES
      • CULTURE
      • ENTREVUE
      • IDÉES
      • OPINION
      • PORTRAIT
      • REPORTAGE
    • DOSSIERS
      • DÉCOUVRIR LA FOI
      • JUSTICE ET PAIX
      • ÉCOLOGIE INTÉGRALE
      • AMOUR ET SEXUALITÉ
      • PEUPLES AUTOCHTONES
      • PRÊTRE 2.0
      • ÉTHIQUE DE LA VIE
      • RENCONTRER LE CHRIST
  • NOUS JOINDRE

Logo

Image: Fotolia
Image: Fotolia
IDÉES

La croix n’est pas une pilule

par Francis Denis
16 août 2016

Je ne sais pas si vous avez noté la même chose que moi, mais, de nos jours, il m’est très difficile d’avoir une conversation sur la religion.

Notez bien que je ne me réfère pas ici à la désormais célèbre réunion familiale où les conversations sont souvent aseptisées par le Guy A. Lepage de substitution qu’est devenue la conscience de nombreux Québécois.

Au contraire, je parle ici de cette tendance à toujours faire dévier les questions religieuses vers des questions de morale, pour ne pas dire de morale sexuelle.

« Pourquoi vas-tu à la Messe? Tu savais pas que l’Église est contre la contraception ! » ai-je déjà entendu mainte fois. Cela pose une question fondamentale sur le référent mental qu’ont les esprits de notre société sécularisée lorsque le concept « religion » atteint leur attention span.

Du côté de l’Église, cela pose le défi de la réappropriation et de la réorientation de ce concept millénaire.

Une notion à redécouvrir

On connait tous la définition étymologique du mot « religion » qui est selon moi très solide théologiquement parlant. Du latin relegere (relier), on comprend que la religion est ce qui permet aux hommes d’atteindre ce qui serait sans elle, inatteignable c’est-à-dire, ce qui surpasse les potentialités humaines : la transcendance, la mort, etc.

Toutefois, ce n’est plus du tout ce que nos contemporains ont à l’esprit lorsqu’ils parlent de religion. Comment se fait-il que nous soyons passés d’un concept à première vue éloigné des choses de ce monde à celui tenant lieu d’une loi morale censée régler la vie en ce monde? La question est fondamentale et demande aux chrétiens eux-mêmes de se questionner.

Ce que je note, c’est qu’on a souvent affaire à des réductionnismes, c’est-à-dire que les chrétiens eux-mêmes rapetissent souvent la foi à l’une de ses dimensions ou à l’un de ses effets.

La foi n’est pas une pilule

Un premier exemple (et une simple visite dans une librairie chrétienne suffira à vous en convaincre), est celui du fort penchant à présenter la foi comme une recette psychologique vous permettant, non pas de régler tous vos problèmes, mais, au moins, de leur donner un sens.

Je ne nie pas que la foi puisse avoir cet effet, mais que faire lorsque c’est la foi elle-même qui vous apporte des « problèmes » (Mt, 10, 35).

De plus, on présente souvent la foi comme une relation personnelle avec le Christ. Cela est vrai pourvu que l’on comprenne que cette relation n’est pas de même nature que celle qui existe entre les hommes. Nous sommes en présence d’une relation d’abord ontologique, c’est-à-dire que c’est tout notre être qui est élevé, voire même divinisé.

Ainsi, puisque cela dépasse infiniment la compréhension que nous pouvons en avoir, on devrait davantage amener nos contemporains à contempler ce mystère plutôt que de tenter de leur expliquer en réduisant ce dernier à l’un ou plusieurs de ses effets sur notre santé mentale.

L’Église n’est pas une ONG

Une deuxième réduction de la religion, très répandue au Québec, est l’herméneutique de la foi comme force de lutte pour la justice sociale. J’ai participé cette semaine à quelques-unes des activités chrétiennes du Forum Social Mondial où j’ai pu rencontrer beaucoup de ces personnes que l’on a souvent surnommées des « chrétiens de gauche ».

Selon cette perspective, elle-même emprisonnée dans des grilles d’analyse elles-mêmes aliénantes ou archaïques, la foi est d’abord comprise comme un envoi à l’action, à « changer le monde » en le libérant des structures perpétuant les injustices et les souffrances des innocents. Le langage des « valeurs » n’est pas étranger à cette reformulation pélagienne qui nous présente souvent le Christ comme un grand moralisateur venu nous donner un exemple à suivre par nos propres forces.

Par contre, comme le dit le pape François, « l’attente de la béatitude éternelle ne nous dispense pas de l’engagement de rendre notre monde plus juste et plus habitable », mais cela doit être compris comme un fruit de la Grâce présente en nous et qui donne valeur d’éternité à nos actions sans quoi celles-ci s’évanouiraient dans la consommation de notre aumône.

La vie du Lόγος, du Verbe de Dieu en nous ne devrait plus être considéré comme ayant besoin qu’on y rajoute un autre qualificatif, qu’il soit « de gauche » ou « de droite ».

Ainsi, puisque « l’Église n’est pas une ONG, mais une histoire d’amour », tout en se portant vers celui-ci, la motivation de notre action doit provenir de ce Mystère, d’où l’orientation fondamentalement confessante ou missionnaire de la charité chrétienne.

De la réappropriation à la réorientation

C’est en cela que se trouve le coup de génie du pape François qui a bien vu les divisions que la trop grande appropriation de l’enseignement chrétien en des matières d’opinion avait créées… éloignant ainsi bon nombre de personnes de la foi, se croyant elles-mêmes illégitimement exclues.

En mettant de l’avant la dimension missionnaire de l’Église, il avait compris que chaque nouveau missionnaire allait devoir mettre de côté ses propres inclinations et interprétations pour s’adapter à ceux à qui il était envoyé et ainsi revenir de facto à l’essentiel de la foi c’est-à-dire à sa dimension kérygmatique et métaphysique.

De retour à notre réunion de famille, on comprend facilement pourquoi nos proches nous parlent souvent de l’Église en termes de morale et semblent totalement désorientés lorsqu’on les amène quelque peu au-dessus du plancher des vaches.

Bien sûr, nous ne devons pas esquiver l’opportunité que nous avons de manifester la vérité et la beauté de l’enseignement des vertus chrétiennes. Mais nous ne devrions pas oublier de manifester qu’elles sont des conséquences du Mystère que nous portons lorsque nous acceptons l’invitation universelle à redevenir enfant de Dieu par la participation à la mort et à la Résurrection de Son Fils unique.

Ainsi nous pourrons finalement reparler de religion avec nos contemporains.

Partagez
  • Facebook
  • Messenger
  • Twitter
  • Pinterest
  • Linkedin
  • Whatsapp
  • Reddit
  • Email

Francis Denis

Francis Denis a étudié la philosophie et la théologie à l’Université Laval et à l'Université pontificale de la Sainte Croix à Rome. Il est journaliste et producteur à Sel et Lumière média pour le bureau de Montréal.

Vous aimerez aussi

Photo: Fotolia
13 novembre 2015

Les croyants et le bénévolat

athéisme, foi, crédulité, Dawkins, science, raison,
25 avril 2019

Je crois pour comprendre et je comprends pour croire

travailler
3 septembre 2020

Travailler c’est trop dur… trop plate et trop vide !

15 juillet 2021

J’ai déjà été apostat (juste une fois au chalet)

Photo: GabiSanda / Pixabay (CC)
15 juin 2017

La pilule pour homme: une fausse bonne idée ?

Paysage de Nouvelle-Zélande où Le Seigneur des anneaux a été tourné (photo: Andres Iga / unsplash.com).
27 mai 2019

L’amitié sauvera le monde

Navigation de l’article

Dialogue avec le frère Thierry-Dominique Humbrecht (2/3)
À quoi diable servent les chrétiens ?
  • FAQ
  • OFFRES D’EMPLOIS
  • NÉTIQUETTE

© Le Verbe médias

Je donne
Je m'abonne
Infolettre
  • QUI SOMMES-NOUS ?
    • MISSION
    • HISTORIQUE
    • ÉQUIPE
    • COLLABORATEURS
    • RAPPORT ANNUEL
    • RAPPORT ANNUEL (EN)
  • MAGAZINE
  • BALADO
  • VIDÉOS
  • WEB
    • CATÉGORIES
      • CULTURE
      • ENTREVUE
      • IDÉES
      • OPINION
      • PORTRAIT
      • REPORTAGE
    • DOSSIERS
      • DÉCOUVRIR LA FOI
      • JUSTICE ET PAIX
      • ÉCOLOGIE INTÉGRALE
      • AMOUR ET SEXUALITÉ
      • PEUPLES AUTOCHTONES
      • PRÊTRE 2.0
      • ÉTHIQUE DE LA VIE
      • RENCONTRER LE CHRIST
  • NOUS JOINDRE
Consentement d'utilisation des cookies
Pour vous offrir la meilleure expérience de navigation, nous utilisons des technologies telles que les cookies pour stocker et/ou accéder aux informations des appareils. Le fait de consentir à ces technologies nous permettra de traiter des données telles que le comportement de navigation ou les identifiants uniques sur ce site. Le fait de ne pas consentir ou de retirer son consentement peut avoir un effet négatif sur certaines caractéristiques et fonctions.
Functional Toujours activé
The technical storage or access is strictly necessary for the legitimate purpose of enabling the use of a specific service explicitly requested by the subscriber or user, or for the sole purpose of carrying out the transmission of a communication over an electronic communications network.
Préférences
Le stockage ou l’accès technique est nécessaire dans la finalité d’intérêt légitime de stocker des préférences qui ne sont pas demandées par l’abonné ou l’utilisateur.
Statistics
Le stockage ou l’accès technique qui est utilisé exclusivement à des fins statistiques. The technical storage or access that is used exclusively for anonymous statistical purposes. Without a subpoena, voluntary compliance on the part of your Internet Service Provider, or additional records from a third party, information stored or retrieved for this purpose alone cannot usually be used to identify you.
Marketing
Le stockage ou l’accès technique est nécessaire pour créer des profils d’utilisateurs afin d’envoyer des publicités, ou pour suivre l’utilisateur sur un site web ou sur plusieurs sites web ayant des finalités marketing similaires.
Gérer les options Gérer les services Gérer les fournisseurs En savoir plus sur ces finalités
View preferences
{title} {title} {title}
Aller ▲