Jésus
Illustration: Émilie Dubern/Le Verbe

Pourquoi dit-on que Jésus est Dieu?

Pour vous, qui suis-je? (Mt 16,15) Cette question posée par Jésus lui-même est peut-être la plus importante de toute la Bible. Jésus n’était-il qu’un maitre de bonté et de spiritualité? Les chrétiens croient que Jésus est beaucoup plus qu’un tel homme. Ils affirment que Jésus est Dieu! Folie de religieux exaltés, mensonge de gourous manipulateurs ou vérité étonnante qui peut changer le cours de ma vie? Qui est vraiment Jésus Christ? Personne ne devrait rester indifférent à cette question.

À première vue, le mystère de l’Incarnation – c’est-à-dire que Jésus ne soit pas qu’un homme, mais Dieu fait homme – semble être une pure folie. Comment le Créateur pourrait-il être aussi une créature? Le Dieu infini et tout-puissant peut-il devenir un petit enfant si fragile? Sans compter que ce prétendu Dieu devenu homme serait mort faible et humilié sur une croix, équivalent de la chaise électrique de l’époque! Scandale pour les Juifs et folie pour les païens, comme le dit saint Paul. (1Co 1,23)

Jésus se prend vraiment pour Dieu

Tout dans les évangiles pointe pourtant vers cette déclaration étonnante que Jésus est non seulement un homme, mais aussi Dieu.

Le Christ le signifie lui-même à plusieurs reprises par ses actions. D’abord, il fait de nombreux miracles en son propre nom, ce que n’auraient jamais fait un simple rabbin ni les prophètes de l’Ancien Testament.

Il prétend aussi être le maitre de la loi de Dieu. «Le Fils de l’homme est maître du sabbat.» (Mt 12,8) «Je ne suis pas venu abolir, mais accomplir [la loi].» (Mt 5,17)

Mais surtout, il ose pardonner les péchés, ce que pourtant Dieu seul peut faire. «Il dit alors à la femme [adultère]: ‘‘Tes péchés sont pardonnés.’’ Les convives se mirent à dire en eux-mêmes: ‘‘Qui est cet homme, qui va jusqu’à pardonner les péchés?’’» (Lc 7,48-49) «Jésus dit au paralysé: ‘‘Mon enfant, tes péchés sont pardonnés.’’ Or, il y avait quelques scribes, assis là, qui raisonnaient en eux-mêmes: ‘‘Pourquoi celui-là parle-t-il ainsi? Il blasphème. Qui donc peut pardonner les péchés, sinon Dieu seul ?’’» (Mc 2,5-7)

Et pourquoi Dieu seul peut-il pardonner les péchés ? Car un péché n’est pas juste un mal moral, mais surtout une offense à Dieu. Et seul l’offensé peut pardonner l’offense qu’il a subie. Que diriez-vous, par exemple, si le meilleur ami de votre époux lui pardonnait à votre place de vous avoir trompée?

Enfin, Jésus prie en appelant très familièrement Dieu Abba (Mc 14,36), ce qui veut dire «papa» en hébreux. Et il fait toujours la distinction entre «son» père et «notre» père, pour bien marquer qu’il est Fils de Dieu dans un sens bien différent de nous. «Je monte vers mon Père et votre Père.» (Mt 20,17) Il va même jusqu’à identifier sa propre personne à celle de Dieu le Père: «Le Père et moi, nous sommes UN.» «Celui qui m’a vu a vu le Père.»  (Jn 10,30.14,9)

Jésus affirme clairement être Dieu

Jésus affirme être Dieu par ses actions, mais aussi directement par ses paroles.

Contrairement à d’autres maitres spirituels qui annoncent une voie de vérité et de vie, Jésus déclare être lui-même le chemin, la vérité et la vie. (Jn 14,6) Il affirme des choses qui seraient absolument folles sur sa personne s’il n’était qu’un homme: «Je suis le pain vivant descendu du Ciel.» (Jn 6,51) «Je suis la Lumière du monde.» (Jn 8,12) «Je suis la résurrection et la vie.» (Jn 6,25) Jamais Moïse, Bouddha ou Mahomet n’ont parlé ainsi d’eux-mêmes!

Plutôt que de conduire les hommes à Dieu comme tous les autres maitres spirituels, Jésus les conduit directement à lui-même: «Je suis la porte. Si quelqu’un entre en passant par moi, il sera sauvé.» «Je suis la vigne, et vous, les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là porte beaucoup de fruit, car, en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire.» (Jn 10,9.15,5)

Enfin, Jésus parle de lui-même comme étant le «Fils de l’homme», une expression bien connue des Juifs de son temps et qui se retrouve dans le livre du prophète Daniel pour désigner, non pas seulement un sauveur politique, mais un être à la fois humain et céleste qui reviendra à la fin des temps pour juger l’humanité. «Le grand prêtre [Caïphe] interrogea [Jésus] de nouveau: ‘‘Es-tu le Christ, le Fils du Dieu béni?’’ Jésus lui dit: ‘‘Je le suis. Et vous verrez le Fils de l’homme siéger à la droite du Tout-Puissant, et venir parmi les nuées du ciel.’’»

Chacun de ses miracles vient donc confirmer ce que, toute sa vie, il a voulu nous révéler: le mystère de l’Incarnation.

Ultimement, Jésus ira jusqu’à se dire éternel et s’attribuer le nom de Dieu «JE SUIS», que Moïse avait entendu sur le mont Sinaï: «Amen, amen, je vous le dis: avant qu’Abraham fût, moi, JE SUIS.» (Jn 8,58)

En fait, Jésus se prend tellement pour Dieu et cela est si évident pour les Juifs de l’époque qu’ils l’accusent justement de blasphémer: «Ce n’est pas pour une œuvre bonne que nous voulons te lapider, mais c’est pour un blasphème: tu n’es qu’un homme, et tu te fais Dieu.»(Jn 10,33)

La signature de Dieu

S’il n’y a pas de doute que Jésus prétend être Dieu, on peut néanmoins douter qu’il disait la vérité. C’est pourquoi, afin de prouver qu’il dit vrai quand il prétend parler et agir comme Dieu, Jésus fait de nombreux miracles. «Croyez-moi: je suis dans le Père, et le Père est en moi; si vous ne me croyez pas, croyez du moins à cause des œuvres elles-mêmes.» (Jn 14,12)

Les miracles sont comme la signature de Dieu. Dieu seul peut faire des miracles; celui qui fait des miracles agit donc nécessairement avec l’aide de Dieu. Les miracles des prophètes et des saints, jusqu’à aujourd’hui, existent pour confirmer que leurs paroles et leurs actions viennent vraiment de Dieu. Nul ne peut faire de miracles sans l’approbation de Dieu.

Or, Jésus fait tellement de miracles vus par des foules entières (multiplication des pains, guérison du paralytique, de l’aveugle-né et des lépreux, résurrection de Lazare, et bien sûr, sa propre résurrection!) que plutôt que de les nier, ses adversaires ne trouvent rien de mieux que de dire qu’il fait effectivement des miracles, mais par la puissance du démon! Chacun de ses miracles vient donc confirmer ce que, toute sa vie, il a voulu nous révéler: le mystère de l’Incarnation. Jésus est Dieu fait homme et il est venu parmi nous pour que, par lui, l’homme soit fait Dieu!

Si vous avez de la difficulté à croire aux nombreux témoignages de miracles du Christ dans les évangiles, enquêtez alors sur des miracles plus près de vous. Les milliers de guérisons du frère André au Québec au début du 20e siècle, les guérisons à Lourdes en France, étudiées par des scientifiques non croyants, qui attestent que ces guérisons dépassent toute explication scientifique, ou encore l’étonnant miracle du soleil à Fatima au Portugal, le 13 octobre 1917, annoncé plusieurs semaines à l’avance et vu par des dizaines de milliers de personnes, dont des non-croyants qui s’étaient déplacés par curiosité ce jour-là. Tous ces miracles, et bien d’autres, pointent vers la grande vérité du christianisme selon laquelle Jésus est Dieu.

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Le trilemme de C.S. Lewis

Les miracles n’arrivent-ils pas à vous convaincre? Voici un argument logique. L’auteur anglais C.S. Lewis, un ancien athée converti au christianisme, a rendu populaire dans son livre Les fondements du christianisme un argument traditionnel pour découvrir si Jésus est réellement Dieu et que l’on appelle le trilemme.

Selon lui, il n’y a que trois options concernant la véritable nature d’une personne qui prétend être Dieu. Ou bien elle ment, ou bien elle est folle, ou bien elle dit vrai. Autrement dit, soit Jésus est trompeur, soit il est trompé, soit il est vraiment qui il prétend être. Il nous faut choisir. Celui qui ne croit pas que Jésus est Dieu le traite donc ou bien de menteur, ou bien de fou.

«J'essaie ici d'empêcher quiconque de dire la chose vraiment stupide que les gens disent souvent à son sujet: je suis prêt à accepter Jésus comme un grand maître de morale, mais je n'accepte pas sa prétention à être Dieu. C'est la seule chose que nous ne devons pas dire. Un homme qui ne serait qu'un homme et qui dirait le genre de choses que Jésus a dites ne serait pas un grand maître de morale. Il serait soit un fou - au même titre que l'homme qui dit qu'il est un œuf poché - soit le diable de l'enfer. Vous devez faire votre choix. Soit cet homme était, et est, le Fils de Dieu, soit un fou ou quelque chose de pire. Vous pouvez le faire taire comme un fou, vous pouvez lui cracher dessus et le tuer comme un démon ou vous pouvez tomber à ses pieds et l'appeler Seigneur et Dieu, mais ne venons pas avec une quelconque absurdité condescendante sur le fait qu'il soit un grand maître humain. Il ne nous a pas laissé cette possibilité. Il n'en avait pas l'intention. [...] Maintenant, il me semble évident qu'Il n'était ni un fou ni un démon: et par conséquent, aussi étrange, terrifiant ou improbable que cela puisse paraître, je dois accepter l'idée qu'Il était et est Dieu.»

Pour Lewis, on peut affirmer que Jésus était un manipulateur ou un détraqué mental, mais on ne peut certainement pas dire qu’il était juste un grand maitre de morale et de sagesse. Car Jésus n’a cessé, par toutes ses paroles et ses actions, de prétendre être Dieu. Or, si cela n’était pas vrai, comment dire alors qu’un grand maître de morale aurait passé sa vie à mentir ou un grand sage à dire de telles sottises? Si presque tout le monde reconnait la bonté et la sagesse de Jésus, alors, pour être logique, on ne doit pas l’accuser en même temps de dire le faux quand il prétend être pleinement Dieu.

Et vous, que dites-vous ?

«Pour vous, qui suis-je?» (Mt 16,15) À cette question, dont la réponse peut changer au fil de notre vie, l’apôtre Pierre a répondu, inspiré par la grâce: «Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant!» L’apôtre Thomas, lui qui a pourtant douté un certain temps du grand miracle de la Résurrection, a fini par répondre: «Mon Seigneur et mon Dieu!» (Jn 20,28) Ceux qui reconnaissent Jésus comme Dieu ouvrent ainsi leur existence à une relation avec une personne dont la puissance, la sagesse et l’amour sont infinis! Tôt ou tard, nous sommes tous invités à répondre à cette question que nous pose Jésus: «Et vous, que dites-vous? Pour vous, qui suis-je?»

Simon Lessard

Simon aime entrer en dialogue avec les chercheurs de vérité et tirer de la culture occidentale du neuf et de l’ancien afin d’interpréter les signes de notre temps. Responsable des partenariats pour le Verbe médias, il est diplômé en philosophie et théologie.