Photo: Liana Mikah (unsplash.com).
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Ouf ! Maman part au couvent

Un texte de Valérie Roberge-Dion

Quelle jeune mère de famille ne fantasme pas sur une semaine de vacances, seule, pour faire le point et rebondir ? Il y a définitivement un marché de lectrices pour le roman de la Française Stéphanie Combe, publié ce printemps aux Éditions Quasar.

Le sympathique opus met en scène Clémentine, une maman de trois enfants âgés de 3 à 8 ans. Au bout du rouleau, tant sur la scène familiale que professionnelle, elle ne se reconnait plus et a perdu le nord. La quarantenaire se réfugie quelques jours dans un monastère en campagne, loin de sa vie parisienne asphyxiante.

La brève retraite, profondément ressourçante, sera dense en expériences fortes et en prises de conscience. Clémentine reprend contact avec l’essentiel, à la faveur d’un vent doux soufflé sur les braises de sa foi.

Solidarité maternelle

La plume libre, colorée et pleine d’humour de Stéphanie Combe rappelle les blogues de chroniques de mères, en version spirituelle. L’auteure réussit son pari, forte de son expérience maternelle et de son travail comme journaliste à La Vie spécialisée dans les questions familiales.

Les descriptions savoureuses et rigolotes que fait Clémentine de son quotidien, de ses questionnements, pointent vers une expérience largement partagée par les mamans d’aujourd’hui. Au hasard :

« Mais ce que j’apprécie surtout [au travail], c’est de pouvoir parler à des personnes qui gèrent eux-mêmes leur nez qui coule ou le découpage de leur cuisse de poulet, aller aux toilettes sans inspecter la lunette avec méfiance, faire une pause pour papoter à la machine à café et me remettre de mes week-ends ou de mes mercredis…

– Tu te reposes au travail, c’est ça ?

– Voilà ! »

L’auteure sort du cadre du roman initiatique et intègre à la fin de chaque chapitre une liste de « petits pas » pour reprendre pied dans sa vie. Quelques exemples… Inscrire à l’agenda des rituels qui évacuent la tension. Réserver cinq minutes par jour à la prière. Découvrir la méthode Vittoz pour s’enraciner dans le réel. Déterminer combien de temps on veut vraiment consacrer aux écrans. Débuter l’usage d’un « cahier de gratitude ». Déléguer, déléguer et déléguer les tâches !

Pour intégrer quelques solutions de vie adaptées à nos parcours personnels, une lecture en mode « table de chevet » est idéale.

Les inépuisables ressources de la foi

L’ensemble du roman de Stéphanie Combe – de même que sa bibliographie inspirante – donne un aperçu de comment la foi peut favoriser la paix intérieure. Celle-ci, présentée comme un fruit de la rencontre avec Dieu, se distingue par son essence relationnelle.

L’auteure distille tout au long de l’ouvrage une spiritualité chrétienne des plus explicites, notamment par la bouche du personnage du sage prédicateur jésuite, de son accompagnatrice ou des autres retraitantes.

Un remarquable travail d’inculturation d’un discours croyant.

Les initiés reconnaitront les ressources religieuses expérimentées par Clémentine pour se rapprocher de Dieu, telles que le sacrement du pardon, l’adoration, la louange, l’accompagnement spirituel. Les lecteurs moins familiers avec l’univers catho pourront découvrir ces pratiques expliquées d’une façon accessible et décomplexée.

Autant dans le fond que dans la forme, Stéphanie Combe réalise un remarquable travail d’inculturation d’un discours croyant, que l’on sent très authentique.

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Stéphanie Combe, Ouf ! Maman part au couvent, Éditions Quasar, 2019, 200 pages.


Collaboration spéciale

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