Depuis le 23 avril, le Centre Catherine-de-Saint-Augustin présente son exposition « Je te salue… Notre-Dame! » consacrée à la spiritualité mariale de la bienheureuse Marie-Catherine de Saint-Augustin. C’est l’occasion de plonger dans l’univers inspirant de cette femme des débuts de la colonie, et de voir comment elle a su puiser, dans l’assistance de Marie, l’inspiration et la force pour continuer sa mission en Nouvelle-France.
Sœur Carmelle Bisson m’accueille au monastère des Augustines, et me présente Geneviève, Élisabeth et Isabelle qui travaillent pour le Centre Catherine-de-Saint-Augustin et m’accompagneront dans ma visite de l’exposition « Je te salue… Notre-Dame! ». D’emblée, sœur Carmelle tient à insister sur l’importance que revêt la Sainte Vierge pour les Augustines, Elle qu’elles considèrent comme leur « première et perpétuelle supérieure ». Cette grande dévotion s’incarne d’une manière toute singulière dans la vie et l’expérience de Marie-Catherine de Saint-Augustin, et c’est ce que l’exposition nous invite à découvrir.
La toute jeune Catherine déjà entièrement dévouée
Née au début du mois de Marie de l’an 1632, à Saint-Sauveur-le-Vicomte en Normandie, Catherine de Longpré baigne dès les premiers moments de sa vie dans un environnement familial empreint de compassion et d’un esprit de dévouement au service des moins fortunés. En effet, ses grands-parents chez qui elle vit accueillent les pauvres et les malades, et leur apportent soins et réconfort. Vers l’âge de neuf ans, elle entend Jean Eudes qui prêche dans son village, il lui prédit « qu’infailliblement elle sera religieuse ».
Environ un an plus tard, alors âgée que de dix ans, elle compose le texte de sa consécration à la Sainte Vierge. Elle y proclame, entre autres, ce souhait sincère : « […] je veux, tous les jours de ma vie, mourir à moi-même, à mes désirs, et avoir une mémoire continuelle de vos saintes vertus pour les imiter autant que je pourrai ».
Voyage vers Québec sous l’œil bienveillant de Marie
Catherine n’a pas encore seize ans lorsque, juste avant de partir pour le Canada, elle rédige une seconde consécration à Marie. Le texte révèle encore une fois sa grande inspiration : « […] si je pouvais augmenter cet héritage qui est à elle, d’autant de bonnes œuvres, d’actes d’amour, de foi, de reconnaissance et toutes sortes de vertus, comme il y a d’étoiles au ciel, de grains de sable dans la Mer, d’atomes aux rayons du Soleil, de créatures animées et inanimées qui sont et seront jusqu’à la consommation du monde, et qui pourraient être produites en toute éternité, je le ferais de très bon cœur, et j’estimerais avoir très heureusement travaillé ».
Peu de temps après, elle quitte pour le grand voyage, qui ne se fera pas sans peine. En effet, une épidémie de peste éclate sur le bateau et n’épargne pas notre jeune augustine. Son biographe rapporte qu’elle aurait invoqué Marie qui lui dit : « On te demande encore pour la terre, que veux-tu? », ce à quoi elle aurait répondu : « Ce que je veux sainte Vierge, vous le savez, que la volonté de votre fils et la vôtre soit faite en moi. »
Un mois après son arrivée à Québec en 1648, elle fait ajouter le nom de Marie au sien, pour s’appeler désormais Marie-Catherine de Saint-Augustin.
Le souffle de Marie est présent dans toute l’œuvre de Marie-Catherine. Non seulement dans sa dévotion et sa contemplation des vertus de la Sainte Vierge, mais aussi dans leur incarnation dans l’action. Le grand soin qu’elle apporte aux pauvres et aux malades, les divers rôles qu’elle occupe au sein de l’Hôtel-Dieu de Québec, ses rapports privilégiés avec les autochtones, toute sa vie n’est qu’une démonstration de sa vigueur et de son courage, malgré une santé fragile.
Le chapelet comme lien
L’exposition relate ainsi la profonde dévotion de Marie-Catherine pour la Vierge, et rend hommage aussi au chapelet, objet par lequel tout croyant peut entrer en communion avec Elle. Plus d’une centaine sont présentés au public, de formes, de couleurs et de matériaux variés. C’est l’occasion d’en apprendre plus sur ce support de dévotion à la Sainte Vierge, que Marie-Catherine appréciait tout particulièrement.
Tous les objets et les explications qu’offre cette exposition permettent d’approfondir notre réflexion sur le mystère qu’est Marie, et de constater la grandeur d’une vie qui fut en quelque sorte une magnifique manifestation de sa puissance et de sa douceur, celle de Marie-Catherine de Saint-Augustin.
Marie-Catherine de Saint-Augustin a été déclarée vénérable en 1984, puis bienheureuse en 1989. Son histoire méconnue mérite une considération nouvelle, et c’est ce à quoi participe, de très belle façon, cette magnifique exposition.
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Le Centre Catherine-de-Saint-Augustin (75, rue des Remparts, 2e étage du monastère des Augustines) présente l’exposition « Je te salue… Notre-Dame! » jusqu’en 2026.