Les hauts et les bas de la technique en 8 films

Les journalistes du Verbe vous proposent une sélection de films qui abordent, chacun à leur manière, le sujet de la technique. À voir pour pousser votre réflexion plus loin!

Cet article est tiré de notre magazine. Abonnez-vous gratuitement pour recevoir nos numéros papiers.
films technique

Le show Truman, Peter Weir, 1998, 103 minutes.

« Bonjour! Et si je ne vous revois pas d’ici là : bon après-midi, bonne soirée et bonne nuit! » Sourire niais, costume impeccable : voici Truman Burbank (Jim Carrey), héros du Show Truman. Quotidien retransmis en direct, entourage d’acteurs : tout l’univers de Truman est factice, mais il ne le sait pas. « Si le monde qu’il habite est, à certains égards, contrefait, Truman lui-même n’a rien de faux », explique Christof (Ed Harris), créateur de la série. « Ce n’est pas du Shakespeare, mais c’est authentique. » Cependant, dès qu’il tente de dévier du scénario prévu par Christof, Truman est immanquablement contrecarré. Impossible pour lui de partir en voyage ou de tomber amoureux d’une belle figurante… Truman comprendra-t-il qu’il est au centre d’une scène ? Pourra-t-il en sortir ? Film satirique et familial, Le show Truman interpelle notre rapport à la réalité et à la liberté. (Ariane Beauféray)

films technique

Elle, Spike Jonze, 2013, 126 minutes.

Discuter pendant des heures avec un « robot conversationnel »… voilà ce que nous offre déjà le service à la clientèle des banques et des grandes entreprises. Mais de là à entretenir volontairement une relation « durable » avec la voix d’une intelligence artificielle, il y a tout un pas ! C’est pourtant ce que propose le long métrage étonnamment prophétique Elle, du réalisateur de Dans la peau de John Malkovich. La portée philosophique de cette histoire dystopique sans action et le jeu remarquable des acteurs – l’envoutante Scarlett Johansson pour la voix de l’I.A. et Joaquin Phoenix comme protagoniste – contribueront sans doute à l’obtention de l’Oscar du meilleur film cette année-là. (Antoine Malenfant)

films technique

2001, l’odyssée de l’espace, Stanley Kubrick, 1968, 139 minutes.

Inscrit à la liste vaticane des films importants, ce chef-d’œuvre de Kubrick cumule d’étonnantes innovations techniques. Une équipe d’explorateurs spatiaux est envoyée en direction de Jupiter pour donner suite à la découverte, sur la Lune, d’un monolithe extraterrestre émettant un signal radio dans cette direction. CARL 500, un superordinateur, gère de manière centralisée les fonctions essentielles du vaisseau Discovery One, alors qu’une partie de l’équipage est maintenue en biostase. Bientôt, les astronautes David (Keir Dullea) et Frank (Gary Lockwood) réalisent que CARL semble avoir commis une erreur, une possibilité inenvisageable jusqu’alors. Commence ainsi une lutte entre l’homme et la machine pour la direction de la mission comme pour la survie de ses membres. (Benjamin Boivin)

films technique

Ex machina, Alex Garland, 2014, 108 minutes.

Caleb, jeune programmeur de 26 ans, sert de cobaye pour tester une intelligence artificielle qui prend la forme générale d’une femme – malgré des pièces métalliques qui trahissent son origine – et répond au nom d’Ava. À travers leur conversation, Caleb s’attache à celle qui semble avoir développé une conscience. Il se dégage tout au long de l’opus une aura de mystère, alors qu’on en vient à douter des intentions de chacun. Ava est-elle prisonnière ? Le PDG qui embauche Caleb pour la tester dit-il la vérité ? Caleb est-il manipulé ? Si oui, par qui ? Les contours de la distinction entre l’homme et la machine sont redéfinis au cours d’un film troublant. (Jessye Blouin)

films technique

Hugo, Martin Scorsese, 2011, 122 minutes.

Au tournant des années 1930 à Paris, Hugo, un garçon de 10 ans, se retrouve orphelin. Il prend pour refuge la grande horloge d’une gare qu’il entretient, tout en se consacrant à la réparation de l’automate mécanique que son père horloger s’était attaché à restaurer. L’opus est aussi un véritable hommage à Georges Méliès, réalisateur et illusionniste français, considéré comme l’un des principaux créateurs de trucages et fondateur du tout premier studio de cinéma en France. Premier long métrage de Martin Scorsese réalisé en 3D, Hugo se situe à l’avant-garde des technologies cinématographiques de l’heure. (Brigitte Bédard)

films technique

Zardoz, John Boorman, 1974, 102 minutes.

En 2293, dans un monde postapocalyptique, les Éternels, êtres devenus immortels grâce à la technologie, vivent loin des hommes primitifs, les Brutes, réduits en esclavage. L’un d’eux, Zed (Sean Connery), franchit le « Vortex », ouvrant une brèche vers la société élitiste, lisse et apathique des Éternels. Zardoz nous fait plonger dans un monde futuriste – mais peut-être pas si étranger du nôtre, finalement – et offre une perspective philosophique sur les limites du transhumanisme. (Sarah-Christine Bourihane)

films technique

Du soleil plein la tête, Michel Gondry, 2004, 108 minutes.

Clémentine (Kate Winslet) est fatiguée de l’amour tempétueux qui la lie à Joël (Jim Carrey). Avec ses hauts, et aussi ses bas et ses plats, la relation semble sans issue. Pourtant, impossible de se sortir Joël de la tête, et impossible, par conséquent, de refaire sa vie avec légèreté. Elle a finalement recours à une solution choc : effacer tous les souvenirs qui sont liés à cette passion à l’aide de la curieuse invention du Dr Mierzwiak. Lorsque Joël croise Clémentine et constate qu’elle ne le reconnait plus, il choisit, atterré, le même sort. L’œuvre soulève avec une grande subtilité des questions sur la nature de l’amour et sur la part de souffrance qui y est liée. (Anne-Marie Rodrigue)

films technique

Derrière nos écrans de fumée, Jeff Orlowski, 2020, 89 minutes.

« La technologie qui nous connecte est aussi celle qui nous contrôle. » C’est la formule choc que l’on peut retrouver sur l’affiche de ce film ironiquement diffusé par Netflix. Autre paradoxe : on le qualifie de docufiction. Ce bel oxymore décrit en fait une trame sur laquelle se déploie une série de prises de paroles entrecoupées par des saynètes qui leur donnent de la gravité. On peut y entendre plusieurs anciens employés de grandes plateformes, comme Google ou Facebook, ainsi que d’autres spécialistes et chercheurs nous expliquer la mécanique malveillante mise en place derrière les technologies de l’information pour rendre dépendants leurs utilisateurs. Malgré une mise en scène dramatique, parfois exagérée et mal jouée, les interventions demeurent convaincantes et pertinentes. (James Langlois)

Collaboration spéciale

Il arrive parfois que nous ayons la grâce d'obtenir un texte d'un auteur qui ne collabore habituellement pas à notre magazine ou à notre site Internet. Il faut donc en profiter, pendant que ça passe!