[…] le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ?
– Luc 18, 8
Aujourd’hui nous commémorons Notre-Dame de la médaille miraculeuse. Le 27 novembre 1830, il y a 190 ans aujourd’hui, la Vierge Marie apparaissait à la jeune novice Catherine Labouré dans la chapelle de la maison-mère des filles de la Charité, au 140 rue du Bac.
C’était la veille du premier dimanche de l’Avent, autant dire le premier jour de l’année liturgique, car techniquement la journée commence avec les vêpres de la veille. Cette année-là avait été particulièrement mouvementée en France et dans toute l’Europe. Elle avait vu la Révolution de Juillet renverser Charles X et couronner Louis-Philippe 1er, optant ainsi pour un gouvernement plus libéral, mais aussi une violente épidémie de choléra s’abattre sur la Russie et se répandre sur le continent européen. Évènements qui ressemblent drôlement à notre année 2020.
Voyons voir si le message de la vierge est autant d’actualité :
Mon enfant, les temps sont très mauvais ; des malheurs vont fondre sur la France ; le trône sera renversé, le monde entier sera bouleversé par des malheurs de toutes sortes. Mais venez au pied de cet autel : là, les grâces seront répandues sur toutes les personnes qui les demanderont, sur les grands et sur les petits. Un moment viendra où le danger sera grand ; on croira tout perdu. […] Ayez confiance, ne vous découragez pas, je serai avec vous ! […] Mon enfant, la Croix sera méprisée, on la jettera par terre, on ouvrira de nouveau le côté de Notre Seigneur ; les rues seront pleines de sang ; le monde entier sera dans la tristesse.
Le côté du Christ ouvert à nouveau en ces temps qui sont très mauvais, où l’on croira tout perdu… Je ne pense pas que cela nécessite grande exégèse, cependant j’aimerais attirer l’attention sur un point.
La médaille que la Vierge a demandé à la jeune religieuse de faire frapper est dite miraculeuse. Autant dire qu’elle est le fruit d’un miracle et, qu’instrumentalement parlant, par elle, on devient miraculé. Mais le véritable miracle, celui que Dieu accomplit dans le cœur des hommes et des femmes à travers les âges, est celui de la foi, porte d’entrée de la vie de la grâce. Ce n’est pas le miracle ostentatoire et mystifiant qui mène à la foi, mais plutôt l’inverse. Seule la foi véritable le rend possible.
Oser demander
Je pense qu’il faut oser demander à Dieu le miracle, celui que vous voulez, et pourquoi pas aussi celui que tout le monde veut, mais le demander avec foi, croyant que Dieu veut notre sanctification et que le mal subi devient un bien sous la guidance de Dieu. Car il est le seul qui de rien peut faire sortir la vie. Et c’est surtout là que le bât blesse. Du néant de notre existence et de l’absurdité de notre société outre-moderne plate et branchée, il veut faire jaillir le sens et la louange qui comblent.
Alors que nos frères et sœurs du sud fêtaient hier l’Action de grâce, et que le monde sombre dans le désespoir et la surconsommation en sacrifiant à l’autel du Vendredi Noir (ou Fou, peut-être les deux), gardons haut les cœurs et disons avec confiance :
Ô Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous.
Sainte Catherine Labouré, priez pour nous !