Photo: Creative commons (Pixabay)
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Gleeden – L’adultère sur commande

Un texte de Stefany Paulin-Gagné

Pendant que McCarthy expose son œuvre, un immense jouet sexuel gonflable vert éclatant sur Paris, en guise de sapin de Noël, un site de rencontre ouvertement extraconjugal bat de son plein avec sa publicité juste assez choquante.

Au risque de paraître en retard, je vais vous parler de Gleeden. Un site qui existe depuis 2009, mais qui semble avoir gagné en popularité récemment.

Le paradis sur terre?

Le nom Gleeden peut paraître un peu sorti de nulle part, mais détrompez-vous il est tout à fait de contexte selon les deux Français à la tête de ce site. Gleeden vient effectivement de Glee (pour bien-être, euphorie) et Eden (le paradis terrestre, quoi !).

Ce site permet entre autres de rencontrer des hommes et des femmes mariées pour commettre l’adultère. Ni plus ni moins. Ce qui me fait (aussi) sourciller est leur slogan : « Le premier site de rencontre extraconjugal pensé par des femmes. ». Oui, parce qu’en fait l’inscription pour les femmes est gratuite ; il ne suffit, mesdames, que de quelques informations sur votre état matrimonial et de vos préférences dans la chambre et en deux minutes vous avez un compte.

Ce n’est pas féministe, s’il vous plaît, non.

Enfin, pour les hommes, c’est autre chose. Il faut débourser entre 0,75$ et 2$ euro pour envoyer un simple message, qui ne sera peut-être même pas lu. Certains y vont seulement pour la drague, disent-ils, d’autres pour rencontrer un(e) maîtresse/amant avec qui vivre le fameux glee (bonheur) et pas comme dans la comédie musicale.

La tentation

La campagne de publicité du site est truffée de références à la tentation, pour faire céder soit par l’image, soit dans l’usage des termes. La pomme, ce fruit défendu de notre imaginaire collectif, sert maintenant à monsieur-madame adultère qui va forniquer avec sa maîtresse/amant un soir par mois, ou par semaine.

La tentation est partout: tant sur d’immenses panneaux à Paris, que sur la page d’accueil du site web. C’est leur marque de commerce, quoi.

L’infidélité à la française

Ils touchent un point, c’est un fait – il semblerait du moins – l’infidélité en France est chose commune. Cela ne veut pas dire petit a que tous les Français sont infidèles et petit b qu’il est maintenant socialement acceptable de commettre l’adultère ou que ce comportement doit être encouragé.

Ce qui me dérange encore plus est que l’infidélité est une réelle plaie. Cela ne devrait jamais être présenté comme une source de bonheur! Loin de là, elle détruit de nombreuses familles, des vies même. Pendant que ce site donne l’occasion de vivre pleinement son infidélité aux femmes mariées, de prime abord, n’oublions pas l’époux, les enfants…

Le mariage implique la famille, du moins, espérons-le. Ce que nous n’espérons pas est que ce site donne envie à ceux qui en avaient la simple tentation refoulée de le faire. Il me semble que l’union charnelle entre deux personnes est déjà assez belle et complexe, qu’une vie ne suffira pas aux époux pour se connaître en entier. La confiance mutuelle. L’intimité partagée. Pourquoi aller voir ailleurs ? Certainement pas pour le bonheur.

Chercher l’amour

Je plains le public cible de ce site, car malheureusement, la personne qui commet cet acte ne le fait pas pour la joie.Une foule de raison sont évoquées, à en croire les témoignages recueillis par une journaliste française à l’aide de son faux compte. On passe du besoin de reconnaissance, à vouloir vivre certains fantasmes particuliers, et j’en passe.

L’homme cherche de l’amour bien maladroitement. C’est ancré en lui, c’est intrinsèque à sa nature, pour faire philosophe. Le message de l’Église répond pourtant à cela, et son discours sur le mariage est si inspirant.

Pour le site de rencontre le plus cher sur le marché français, et pour tous ces gens qui encouragent au péché croyant aider d’autres gens à être heureux… prions.◊

 

Collaboration spéciale

Il arrive parfois que nous ayons la grâce d'obtenir un texte d'un auteur qui ne collabore habituellement pas à notre magazine ou à notre site Internet. Il faut donc en profiter, pendant que ça passe!