[Économie: du grec oiko (foyer, maison) et noria (gestion, administration). Vu comme cela, on réalise que l’on n’est pas très loin de l’écologie. D’après l’encyclique Laudato Si’ du pape François, l’écologie intégrale consiste d’ailleurs à cultiver toutes les dimensions de notre vie (économique, spirituelle, relationnelle, naturelle, etc.).]
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L’arrivée du premier enfant est synonyme de nombreux apprentissages. L’un d’entre eux est le changement de couches! Mais quelle couche utiliser: lavable ou jetable? Petit horizon des différences entre ces couches, pour choisir en toute connaissance de cause.
D’un point de vue économique, les couches lavables sont manifestement plus intéressantes que les couches jetables.
En effet, il faut de 20 à 40 couches pour répondre aux besoins de tous vos enfants, ce qui correspond à un budget allant de 400 $ à 1000 $. Ce montant peut d’ailleurs être réduit grâce aux subventions pour couches lavables octroyées dans certaines municipalités. De plus, l’achat de couches lavables favorise souvent l’économie locale, de la confection à la vente.
Écono, écolo et hygiénique
Quant aux couches jetables, elles sont souvent produites assez loin et vous devrez en acheter environ 5500 par enfant, pour un cout compris entre 1400 $ et 3400 $ par enfant.
D’un point de vue sanitaire, l’utilisation de couches lavables est un choix prudent. Premièrement, les parties génitales du jeune enfant sont uniquement en contact avec du textile. Deuxièmement, les matières utilisées respirent, ce qui limite grandement l’érythème fessier.
De leur côté, les couches jetables classiques sont composées de cellulose, de plastiques et de dizaines de produits chimiques dont certains sont notoirement cancérigènes; l’effet sur la santé à long terme est peut-être négligeable, mais il demeure inconnu.
D’un point de vue environnemental, les couches lavables sont un choix écologique. Malgré les lavages fréquents, elles nécessitent l’utilisation de 60 % moins d’eau que la production de couches jetables. Elles génèrent également moins de déchets que les 820 kilos de jetables consommées par enfant qui doivent ensuite être transportées pour être enfouies ou incinérées.
Enfin, certaines couches lavables sont composées de fibres écologiques, dont la culture ne nécessite pas l’utilisation de pesticides ou d’engrais chimiques; un plus pour nos écosystèmes et notre santé.
Inconvénients des couches lavables
Il y a cependant quelques désavantages à choisir les couches lavables. Leur utilisation consomme du temps, car il faut s’informer sur leur utilisation, les laver et les faire sécher. Par ailleurs, les couches lavables prennent plus de place dans un sac et nécessitent un peu plus d’espace dans les vêtements qu’une couche jetable.
Cependant, les couches lavables n’entrainent pas un écartement disproportionné des jambes et n’empêchent pas l’enfant de se mouvoir; elles ne retardent donc pas l’apprentissage de la marche. Enfin, les couches lavables ne sont pas acceptées dans tous les milieux de garde.
Quelques entreprises
Il existe de nombreuses marques québécoises de couches lavables. Les plus abordables sont faites en Chine (La Petite Ourse), et les plus écoresponsables sont faites au Québec avec des fibres nord-américaines ou écologiques (Bummis/Minikiwi, Omaïki, AppleCheeks, Mère Hélène, Bic et Biquette…).
Il y a également des dizaines de petites confectionneuses qui réalisent des couches sur commande. Bref: visitez les sites Internet, allez en boutique et essayez les couches, tout simplement!
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10 astuces pour une utilisation des couches lavables sans tracas
- Vérifier auprès de votre municipalité si vous avez droit à une subvention pour l’achat de couches lavables. Vous pouvez également consulter le site www.subventioncoucheslavables.com.
- Suivez un atelier en boutique pour recevoir des conseils sur l’utilisation des couches lavables ou demandez des explications à un couple d’amis qui les utilise déjà! Vous pouvez également rejoindre le groupe Facebook «Accros aux couches lavables» réunissant des milliers de mamans expérimentées qui pourront répondre à toutes vos questions.
- Commencez par un lot de couches variées; selon la morphologie de votre enfant, certaines marques seront plus adaptées que d’autres. Mais pour le savoir, il faut essayer! Quelques boutiques en ligne québécoises offrent des kits diversifiés: Vert qui vive, Minishack, Le Chaton vert, Maman autrement…
- Ayez une bonne routine de lavage: un lavage court normal avec peu de détergent en eau froide, suivi d’un lavage long avec beaucoup de détergent en eau chaude. Il ne faut pas trop d’eau, car les couches seront mieux lavées si elles se frottent entre elles. En eau dure, il est nécessaire d’utiliser du détergent en poudre et il faut éviter de faire des rinçages supplémentaires après les lavages, car l’eau dure encrasse les couches de minéraux. Pour savoir si votre eau est dure, appelez votre municipalité.
- Nettoyez une fois par mois votre laveuse en effectuant un lavage long en eau chaude avec deux tasses de vinaigre blanc et une tasse de bicarbonate de soude.
- Ne faites pas tremper vos couches sales dans l’eau, ou gare aux odeurs persistantes! Vous pouvez par contre, au besoin, rincer les couches très sales avant de les mettre dans la laveuse. Une douchette raccordée aux toilettes peut s’avérer utile.
- Idéalement, séchez vos couches propres sur un séchoir et de temps en temps à la sécheuse, afin de resserrer les fibres.
- Utilisez une crème pour les fesses de bébé compatible avec les couches lavables: sans pétrole, paraffine ou huile minérale (cela les encrasse) et sans zinc (cela les tache).
- Si vous achetez des couches usagées, vérifiez l’état des élastiques et de la partie imperméable. Élastiques distendus et trous sont synonymes de fuites! Après quelques années d’utilisation, les élastiques se distendent, mais il est toujours possible de les changer par vous-mêmes ou par une compagnie (environ 5 $ par couche).
- Attention à la surconsommation: certaines couches sont bien jolies, mais elles sont toutes invisibles sous les vêtements! Avant de commander une couche lavable supplémentaire ou couteuse, questionnez-vous sur vos motifs d’achat.
[NDLR Chronique « Petite économie », tirée du magazine Le Verbe – été 2017.]