Photo: Léa Robitaille / Le Verbe
Photo: Léa Robitaille / Le Verbe

À croquer sans culpabilité

[Économie: du grec oiko (foyer, maison) et noria (gestion, administration). Vu comme cela, on réalise que l’on n’est pas très loin de l’écologie. D’après l’encyclique Laudato Si’ du pape François, l’écologie intégrale consiste d’ailleurs à cultiver toutes les dimensions de notre vie (économique, spirituelle, relationnelle, naturelle, etc.).]

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C’est bientôt Pâques! Et qui dit Pâques dit chocolat. Si elle accompagne savoureusement de nombreux évènements, la consommation de chocolat n’est pas sans conséquences sur notre maison commune et sur ses habitants. Découvrez des cacaos dont l’amertume n’atteint pas le cœur.

Le cacao biologique et équitable

Le cacaoyer (Theobroma cacao) est originaire d’Amérique du Sud. Il a été introduit en Afrique au début du 19e siècle, où se trouvent désormais les trois quarts de la production mondiale.

L’engouement généralisé pour le chocolat entraine la déforestation au profit de la plantation de monocultures de cacaoyers. Le cacaoyer est cependant un arbre de sous-bois; il est tout à fait possible de le cultiver tout en maintenant la forêt. Lorsque la cacaoculture est pratiquée sous couvert forestier, la végétation naturelle continue alors à procurer des habitats pour plusieurs espèces d’animaux, le feuillage fournit de l’engrais aux cacaoyers et le maintien de la biodiversité offre une protection contre les maladies et les ravageurs.

La production de cacao biologique protège également les producteurs et les consommateurs des pesticides.

De son côté, le cacao équitable permet de redistribuer les richesses entre les cultivateurs, les exportateurs et les confiseurs. En production industrielle, les confiseurs font 30 fois plus de profit que les exportateurs et les cultivateurs de cacao, et six multinationales contrôlent 80 % de la chaine de production.

Le commerce équitable garantit aux producteurs des revenus corrects, peu importent les fluctuations en bourse du cours du cacao. De plus, les producteurs sont souvent payés avant la récolte, afin que les conditions de culture difficiles de certaines années n’influencent pas leur rémunération.

Où se procurer du chocolat biologique et équitable au Québec?

Voici quelques grandes marques largement distribuées au Québec. Également, n’hésitez pas à soutenir le chocolatier artisanal de votre quartier et à lui faire part de votre intérêt pour l’équitable et le biologique!

Theobroma Chocolat

Cette compagnie de Québec produit des chocolats équitables, biologiques, sans OGM, sans gluten et souvent sans lait. Des dizaines de saveurs à découvrir, allant du citron à l’espresso!

Concept Chocolat

Chocolaterie établie à La Salle, Concept chocolat propose des chocolats raffinés (pralines, ganaches, etc.) en plus de produire une gamme de tablettes de chocolat biologique et équitable.

Giddy Yoyo

Cette compagnie ontarienne produit des tablettes de chocolat de l’Équateur équitables, biologiques et crues. Les chocolats contiennent parfois des superaliments, tels que le maca et la spiruline, et sont certifiés sans produits laitiers, sans arachides, sans soya et sans gluten.

Marque Camino de la Coopérative La Siembra

Cette coopérative d’Ottawa produit des chocolats biologiques et équitables depuis 1999, en traitant directement avec des cultivateurs de neuf pays. La Siembra – mot espagnol signifiant «le temps des semences» – sème des germes de différence grâce à des activités équitables, éducatives et coopératives.

Divine Chocolate

Le cacao du chocolat équitable Divine est produit par la coopérative Kuapa Kokoo, qui regroupe 85 000 cultivateurs du Ghana. La gamme de produits très diversifiée est garantie sans huile de palme.

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[NDLR Chronique « Petite économie », tirée du magazine Le Verbe – printemps 2017.]

Ariane Beauféray

Ariane Beauféray est doctorante en aménagement du territoire et développement régional. Elle s’intéresse à l’écologie intégrale et met au point de nouveaux outils pour aider la prise de décision dans ce domaine. Collaboratrice de la première heure, elle est désormais membre permanente de l’équipe de journalistes du Verbe médias.